Sahara. Après le Pérou, le Salvador, voici l’autre pays latino-américain qui se prépare à désavouer la «rasd»

Le chef du polisario, Brahim Ghali, isolé au milieu de chefs d'États latino-américains, lors de l'investiture le 1er juin  du nouveau président de la république du Salvador, Nayib Bukele. 

Le chef du polisario, Brahim Ghali, isolé au milieu de chefs d'États latino-américains, lors de l'investiture le 1er juin  du nouveau président de la république du Salvador, Nayib Bukele.  . DR

Après le Pérou, le Salvador, l’Équateur est en train de «réévaluer ses relations diplomatiques avec la rasd», confirmant ainsi l’isolement de l’entité séparatiste dans le continent latino-américain, considéré jusqu’il y a peu comme une «forteresse séparatiste» imprenable. Décryptage.

Le 11/06/2019 à 10h54

Les «forteresses» latino-américaines du polisario tombent les unes après les autres. Souvenez-vous du mémorable cuisant coup de balai donné en septembre 2017 par les autorités péruviennes à la pseudo-«ambassadrice de la rasd», la dénommée Khadijatou El Mokhtar, qui avait été interpellée à l’aéroport international de Lima avant d’en être expulsée vers l’Espagne dont elle détenait la nationalité. Le déni de tout statut à cette soi-disant «diplomate sahraouie» n’allait pas s’arrêter à ce stade…

Passons sur le soutien pro-marocain des pays des Caraïbes, dont la Barbade qui, pas plus tard qu’en avril 2018, affirmait ouvertement son appui à l’offre d’autonomie, ajoutée aux Grenadines, Sainte Lucie, Antigua et Barbuda, la Dominique, Saint Kits et Nevis, Grenade, qui s’étaient farouchement opposés à la participation du polisario à un séminaire du Comité onusien dit de "décolonisation", C24, qui se tenait en mai 2017 à Saint Vincent et les Grenadines.

Le 7 juin courant, Le360 rapportait dans un article paru sous le titre «Déconcertante gifle salvadorienne à la rasd», que le nouveau gouvernement de la république du Salvador venait d'annonçer, via son ministère des Affaires étrangères, sa décision de revoir de fond en comble sa politique étrangère, de manière à privilégier les intérêts de San Salvador, avant d’asséner que le nouveau président salvadorien, à peine investi (le 1er juin 2019), Nayib Bukele, 37 ans, avait donné ses instructions pour «une réévaluation de sa position sur le conflit du Sahara» et de «ses relations diplomatiques avec la rasd».

Le «président de la rasd», Brahim Ghali, qui assistait à la cérémonie d’investiture du nouveau président salvadorien (patron du parti Nuevas Ideas, de droite), n’aura peut-être jamais reçu une gifle aussi cinglante.

Mais passons, car une gifle en appelle une autre. Après le Pérou, le Salvador, c’est au tour de la république de l’Équateur, situé sur la côté ouest de l’Amérique du sud, de réviser actuellement ses «relations diplomatiques avec la rasd».

Et c’est le président du Conseil péruvien d’amitié avec la "rasd", ancien pétitionnaire pro-«rasd» à l’assemblée générale de l’ONU, qui vient de l’annoncer dans un article paru sur le site «peruinforma.com» sous ce titre très révélateur: «Les soutiens latino-américains au Maroc se renforcent».

«Sahara occidental: et pourquoi pas l’autonomie?»

Rappelez-vous encore que cet ancien farouche partisan de l’entité «rasd» avait publié, en février dernier, un article qui a fait l’effet d’une bombe à Tindouf, pour ne pas parler d’Alger, sponsor officiel de la chimère séparatiste. «Sahara-occidental: et pourquoi pas l’autonomie?». Tel était le titre de cet article à travers lequel Ricardo Sánchez Serra a jeté un gros pavé dans la mare séparatiste.

«Avec l'autorité morale que me donne mon expérience d'années au Sahara, y compris une visite que j'avais effectuée aux camps de Tindouf et qui m'a permis de connaître in situ la situation réelle, je ne pouvais plus continuer à participer à l'hystérie collective de diaboliser les autres au détriment des souffrances du peuple sahraoui», écrit Ricardo Sánchez Serra, qui a procédé à la révision de la position de sa structure devenue «Conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui», au lieu de la «rasd».

«Lors de ma visite à Tindouf, en décembre 2010, cela m'a causé à la fois beaucoup d'étrangeté et de tristesse. Malgré le soutien claironné sur tous les toits par l'Algérie au peuple sahraoui, j'ai pu découvrir in situ le niveau extrême de vie précaire dans cette noble ville qui, pendant plus de 40 ans de conflit, reste privée des droits les plus élémentaires des réfugiés, tels que la liberté de circulation ou le droit à un travail décent. Pas un kilomètre de route ne couvre le paysage triste et indigne des camps de Tindouf. Huit ans et demi plus tard, l'agonie du peuple sahraoui se poursuit et ses conditions de vie se détériorent», s’attriste-t-il, en invitant le front polisario à se débarrasser de son mythe séparatiste en prenant fait et cause pour l’offre marocaine d’autonomie, seule alternative crédible au conflit artificiel créé par le défunt président algérien, feu le colonel Houari Boumédiène, de son vrai nom Mohammed Boukharrouba, autour du Sahara marocain. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 11/06/2019 à 10h54