Sahara: le principal enjeu de la première tournée de Staffan de Mistura dans la région

Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara marocain.

Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara marocain. . Fabrice COFFRINI / AFP

Staffan de Mistura, nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, vient d’informer les pays impliqués dans le conflit des dates de sa tournée dans la région. Il devrait commencer le 12 janvier prochain par le Maroc avec dans le viseur la résolution 2602 du Conseil de sécurité.

Le 06/01/2022 à 14h57

La tournée de Staffan de Mistura, qui a pour principal objet de relancer le dialogue politique autour de ce conflit artificiel, aura lieu entre le 12 et le 19 janvier 2022, a appris Le360 de sources diplomatiques. Une mission qui débutera par le Maroc, suivie de l’Algérie, de Tindouf (ville située au sud-ouest algérien, qui abrite les séparatistes à la solde d’Alger) et de la Mauritanie.

Diplomate chevronné, l’émissaire onusien devra trouver les mots justes pour relancer le processus politique, consubstantiel à l’organisation de tables rondes auxquelles le Conseil de sécurité a appelé à participer le Maroc, l’Algérie, le Polisario et la Mauritanie dans la dernière résolution, adoptée le 29 octobre 2021 par onze voix pour et deux abstentions (la Tunisie et la Russie).

Et le processus des tables rondes va lourdement peser sur la première tournée dans la région du nouvel envoyé personnel d’Antonio Guterres pour le Sahara atlantique, l’Italo-Suédois Staffan de Mistura.

Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué, le mercredi 5 janvier, que «M. de Mistura est en contact avec toutes les parties prenantes et leurs voisins. Il attend avec impatience cette visite et espère qu'elle présente une opportunité pour rencontrer ces parties et tenir des discussions dans la région». 

Il est certain que l’émissaire onusien va suivre à la lettre l’esprit de la dernière résolution du Conseil de sécurité et convaincre les parties au conflit du bien-fondé du format des tables rondes, cadre unique pour le processus politique. Les deux premières tables rondes entre les quatre protagonistes avaient eu lieu en 2018, puis en 2019, à Genève, sous les auspices de l’ONU.

Mais, le régime algérien ne l’entend pas de cette oreille. Une semaine jour pour jour avant le vote de la résolution 2602, l’Algérie avait distribué une note officielle aux membres du Conseil de sécurité, y affirmant qu’elle n’allait pas participer aux tables rondes et que sa décision était «irréversible».

Dans une déclaration à l’agence de presse algérienne APS, Amar Belani, responsable dans le ministère algérien des Affaires étrangères et porteur d'un titre pompeux, celui d’«envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb», avait affirmé: «nous confirmons notre rejet formel et irréversible de ce format dit des tables rondes et nous avons instruit notre représentant permanent à New York à l’effet de notifier cette position du gouvernement algérien au président du conseil de Sécurité, en lui demandant de faire circuler la note verbale en question à tous les membres du Conseil».

Les gesticulations du régime algérien avaient été renvoyées par les membres du Conseil de sécurité à leur juste mesure: l’insignifiance. La résolution 2602 exhorte ouvertement l’Algérie à participer au processus des tables rondes. Que va faire le régime algérien? Se mettre au ban de la communauté internationale? Ou bien rétropédaler, toute honte bue, comme il vient de le faire en renvoyant à Paris par la petite porte son ambassadeur en France, après avoir juré qu’il ne regagnerait pas son poste tant que le chef de l’Etat français n’aura pas fait pénitence.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 06/01/2022 à 14h57