Sahara: le Venezuela, allié traditionnel d'Alger, a-t-il modifié sa position?

La dernière rencontre entre le président Bouteflika et son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, remonte au 15 janvier 2015.

La dernière rencontre entre le président Bouteflika et son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, remonte au 15 janvier 2015. . DR

Réputé être un farouche partisan de la "Rasd", le Venezuela, allié du régime algérien, a affirmé lundi, via son ambassadeur à l'ONU, soutenir une "solution négociée" au conflit du Sahara, tout en appuyant les efforts de Köhler pour réunir "toutes" les parties au conflit en décembre à Genève.

Le 16/10/2018 à 11h01

Le discours servi par l'ambassadeur du Venezuela, Jorge Valero Briceño, hier lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU sort du schéma classique de la phraséologie complètement alignée sur la thèse algéro-séparatiste concernant le conflit saharien. Défenseur farouche du légendaire "processus de décolonisation" du Sahara, le Venezuela a en effet créé "la surprise" en affirmant soutenir "une solution négociée" au conflit créé autour des provinces sahariennes marocaines.

Caracas a-t-elle finalement rétropédalé sur son soutien inconditionnel à la pseudo-"Rasd", en adoptant désormais une position de "neutralité" envers les parties au conflit, le Maroc et l'Algérie, et accessoirement le Polisario?

Dans ce même élan de "neutralité", le représentant vénézuélien à l'ONU a affirmé appuyer "les derniers efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour organiser une table ronde les 5 et 6 décembre à Genève, en invitant "toutes les parties impliquées à privilégier le dialogue pour parvenir à une solution juste et durable au conflit autour du Sahara".

Vosu avez bien lu: "toutes les parties", y compris et surtout l'Algérie, véritable "partie au conflit", comme l'a si bien souligné la résolution 2414 adoptée en avril dernier par le conseil de sécurité. Ce qui revient à admetre, côté vénézuélien, la dimension régionale du conflit, envers et contre la position de son allié algérien, qui n'a toujours pas répondu à l'initiative de Horst Köhler de réunir les protagonistes en décembre prochain en Suisse dans le cadre de discussions préliminaires en perspecive de la relance du processus engagé en 2007 à Manhasset sur la base de l'offre marocaine d'autonomie, mais qui est resté bloqué depuis 2012 en raison du cramponnement du tandem Algérie-Polisario à l'option irréalisable et irréaliste du séparatisme.

Le changement de ton de Caracas va certainement changer la donne du conflit, privant ainsi Alger de l'un des derniers et farouches soutiens latino-américains dans sa guérilla contre les intérêts suprêmes du Royaume du Maroc, à leur tête son intégrité territoriale.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 16/10/2018 à 11h01