Sahara: les omissions des «experts» du Département d’Etat US

Rex Tillerson, le successeur de John Kerry à la tête de la diplomatie américaine. 

Rex Tillerson, le successeur de John Kerry à la tête de la diplomatie américaine.  . DR

Dans son rapport sur la situation des droits de l’Homme pour 2016, le Département d’Etat américain dit relever des violations au Sahara marocain. Sauf que les auteurs du document, comme d’habitude, ont été très sélectifs, présentant une idée biaisée sur la situation. Eclairage, exemples à l’appui.

Le 07/03/2017 à 15h18

Le rapport sur la situation des droits de l’Homme dans le monde en 2016, élaboré par le Département d’État américain, n’a pas dérogé à la règle en déformant la réalité des choses, en se basant sur des sources peu ou pas du tout fiables et, surtout, en relayant de surréalistes approximations.

La partie consacrée dans ce rapport au Sahara est édifiante dans ce sens. Le rapport fait fi des précisions et commentaires des autorités marocaines et s’en tient mordicus à la version qui arrange ses auteurs. 

Sur les cas ayant été cités dans ce rapport, qui ne reflète en rien la position de l’Administration US, nous allons faire la lumière sur trois ayant été présentés comme des exemples de personnes qui ont fait les frais d’actes de torture, d’entrave à la liberté de circulation et de violation de la liberté de presse et d’expression.

«Casser du flic» impunément?!

Le rapport du Department Of States nous présente ainsi le cas de Brahim Saika comme étant un citoyen mort des suites d’actes de torture.

On s’en souvient, cet ancien diplômé-chômeur a été arrêté à Guelmim le 1er avril 2016 pour avoir violenté un gardien de la paix. Le 4 du même mois, il a affirmé devant un juge avoir été victime d’actes de torture. Le jour même, il a été soumis à une expertise médicale dont les résultats s’étaient avérés négatifs. Hospitalisé à Agadir où il a bénéficié de tous les soins possibles et inimaginables, il a rendu l’âme le 15 avril, son état s’étant aggravé puisque souffrant de diabète. La justice a soumis sa dépouille à deux autopsies qui, toutes les deux, ont conclu à un décès causé par une infection. La BNPJ a mené également des enquêtes et le CNDH a diligenté la sienne, même conclusion.

Les résultats de ces enquêtes ont été rendus publics. On croyait l’affaire close, mais voilà que les «experts» du DOS l’exhument à des fins inavouées.

Journaliste et casseur!

Un deuxième «cas», non moins édifiant, nous vient de la ville de Smara. Oualid El Batal est présenté dans le rapport du Département d’État US comme étant un journaliste que les autorités ont cherché à faire taire.

Là aussi, les faits sont têtus.

Oualid El Batal a été arrêté le 22 novembre 2016 suite à la plainte d’un gardien de la paix à qui il avait fracturé le poignet lors de la dispersion d’une manifestation non autorisée.

Les dégâts portés au poignet du policier son tellement graves que la victime a droit à deux arrêts de travail de vingt et un jours, puis de quatre-vingt-dix.

Mais ce n’est pas tout! Oualid El Batal, provocateur pro-Polisario patenté, a d’autres antécédents. Il était recherché pour avoir activement pris part à des événements à Smara en mai 2013 et qui avaient fait une centaine de blessés parmi les forces de l’ordre.

Pour tous les chefs d’accusation retenus contre lui, il s’en sort avec quatorze mois de prison, dont deux avec sursis. Donc; on n’est plus en présence de quelque journaliste dont le droit à l’expression a été bafoué, mais bien face à un casseur invétéré qui doit avoir le même traitement que n’importe quel prévenu de droit commun.

Diplomate et convoyeur de fonds

L’un des cas les plus surréalistes évoqués dans le rapport du Département d’État US est celui de Bachir Mohamed Salem. Ce dernier est, excusez du peu, «ambassadeur» de la RASD en Argentine, né à Laâyoune et porteur de la nationalité espagnole.

Le 22 août 2016, il arrive à l’aéroport de Laâyoune comme si de rien n’était.

Les autorités marocaines le refoulent car, traditionnellement, ce genre de personnages sert de porte-valise pour les séparatistes de l’intérieur, d’agent recruteur pour les apprentis-égorgeurs (comme ceux de Gdeim Izik). Leur venue dans nos provinces du Sud est source de problèmes.

Au lieu de venir voir leurs proches (ils ont la possibilité de le faire dans le cadre de l’échange des visites sous l’égide de l’ONU), ils multiplient les rencontres d’endoctrinement, chauffent à blanc les esprits et avec les dégâts que l’on connaît. Le Maroc, en lieu et place d’être accusé de restreindre la liberté de circulation de qui que ce soit, ne fait que faire valoir son droit souverain de se protéger.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 07/03/2017 à 15h18