Sahara marocain, manœuvres d'Alger au Conseil Paix et Sécurité de l’UA… La mise au point du vice-président kenyan

William Ruto, vice-président du Kenya. 

William Ruto, vice-président du Kenya.  . OMC / 2014

Le vice-président du Kenya, William Ruto, a affirmé que le plan d'autonomie des Provinces du Sud, sous souveraineté marocaine, "est la meilleure solution à la question du Sahara".

Le 24/03/2021 à 11h30

"Je déclare en tant que Vice-Président du Kenya que le Plan d'Autonomie sous souveraineté marocaine est la meilleure solution à la question du Sahara", a assuré William Ruto, qui a été reçu par l'ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou, hier soir, mardi 23 mars 2021, au siège de sa résidence à Nairobi. Le vice-président du Kenya, qui est candidat à la présidentielle de 2022, a aussi affirmé que "la représentation du Polisario à Nairobi n'a aucun sens".

Selon William Ruto, "le conflit autour du Sahara n'est qu'une excuse pour permettre à l’Algérie de continuer de dilapider les richesses de son peuple sur des causes perdues", ajoutant que "la création d’un état séparatiste au sud du Maroc n’est qu’un fantasme nourri par ceux qui n’aiment ni la paix, ni l’unité, ni la prospérité pour les pays africains".

Le vice-président du Kenya a également soutenu que son pays "ne doit jamais se défaire de sa neutralité et doit, au contraire, travailler directement avec l'ONU pour appuyer le processus de paix concernant la question du Sahara".

Concernant le Conseil de paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA), William Ruto a indiqué qu'"au lieu de provoquer des conflits et divisions inutiles au sein de l'Union Africaine, cette instance panafricaine doit veiller à ce que l'intégrité territoriale des 54 membres soit respectée selon la charte de l'UA qui interdit l'ingérence dans les affaires internes des pays souverains".

Il a, par ailleurs, souligné que le Maroc, qu'il souhaite visiter dès que possible, "est un modèle économique en Afrique et que tous les pays africains sont appelés à s’en inspirer". Il a appelé, dans ce cadre, les investisseurs et hommes d'affaires du Maroc à venir investir au Kenya.

Pour sa part, El Mokhtar Ghambou a souligné que le Maroc a été déçu par la position prise par le Kenya au dernier CPS de l'UA, ajoutant que cette position du gouvernement central "va à l'encontre de celle exprimée par plusieurs gouverneurs de comtés et certains hauts responsables du Kenya. Ces derniers, a-t-il ajouté, ont exprimé leur surprise pour cet appui inconditionnel du Kenya à l'Algérie et appelé de leurs vœux le gouvernement à soutenir le processus de paix mené sous l'égide des Nations-Unies pour trouver une solution à la question du Sahara".

Il a, par ailleurs, mis en évidence les multiples opportunités d'affaires offertes de part et d'autre, ajoutant que les deux pays qui sont leaders de leurs régions respectives, ont beaucoup à gagner s'ils mutualisent leurs efforts et mettent à profit leurs potentiels.

Il a rappelé, dans ce cadre, les projets déjà engagés ou en cours de négociation entre les deux pays, en particulier l'engagement du groupe OCP à soutenir le secteur de l'agriculture au Kenya, l'intention de Marchica Med d'investir dans l'île de Lamu, les partenariats politiques et économiques entres les régions du Maroc et les comtés du Kenya, à l'instar du partenariat en cours entre la région de Tanger Tétouan-Al Hoceima et le comté de Mombasa, et la région de l'Oriental et le Comté de Lamu.

Le 24/03/2021 à 11h30