Sahara. Nasser Bourita: la Troïka est un mécanisme d'accompagnement et de soutien aux efforts exclusifs de l'ONU

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. . DR

La tentative de convoquer une Troïka, vendredi dernier, a échoué, car d'autres membres ont estimé que la tenue de ce mécanisme sous la précédente présidence sud-africaine allait être contre-productive, a souligné ce dimanche 7 février à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, Nasser Bourita.

Le 07/02/2021 à 16h11

Au cours d'une conférence de presse à Rabat, à l'occasion de la 34e session ordinaire du Sommet de l'Union africaine (UA), Bourita a fait savoir que des tentatives d'impliquer l'Union Africaine dans la gestion de la question du Sahara marocain ont eu lieu à travers une tentative de tenue forcée du mécanisme de la Troïka.

Le Maroc a estimé que la tenue de ce mécanisme sous la précédente présidence sud-africaine n'était pas appropriée en raison de sa position partiale et non objective, a-t-il expliqué. En dépit du fait que la présidence sud-africaine ait convoqué la Troïka pour vendredi dernier, ce mécanisme ne s'est pas réuni, car d'autres membres ont estimé que la tenue du mécanisme sous cette présidence allait être contre-productive, a signalé le ministre des Affaires étrangères.

Sous une présidence objective et qui n'a pas de parti pris, la Troïka doit soutenir et accompagner les efforts exclusifs des Nations unies dans le strict respect de ses prérogatives définies par la résolution 693, a-t-il soutenu.

Les prochaines Troïka seront plus équilibrées, puisqu'elles seront composées dès aujourd'hui de la République Démocratique du Congo (RDC), du Sénégal et de l'Afrique du Sud pour un an, alors qu'à partir de 2022 elle sera composée de la RDC, du Sénégal et des îles Comores, a expliqué Nasser Bourita, indiquant que "tout ce qui a été imaginé sous une présidence sud-africaine devra être évalué à l'aune des résultats concrets".

Et ce, d'autant que l'Afrique comprend l'instrumentalisation qui a été faite de ses structures et mécanismes pour que l'UA serve l'agenda de certaines diplomaties et non l'agenda du continent, a insisté Nasser Bourita, indiquant que depuis que le poste du Commissaire à la paix et à la sécurité revient à un seul pays (2004), l'UA a été instrumentalisée dans un seul sens. Désormais, c'est la première fois que cette logique est brisée et que ce poste ne sera pas utilisé comme une annexe à une diplomatie au service de l'agenda d'un pays.

"Tous ceux qui veulent impliquer l'UA dans ce dossier vont systématiquement trouver la diplomatie marocaine mobilisée pour que l'UA ne soit pas impliquée dans ce dossier qui relève des Nations unies", a tenu à préciser le chef de la diplomatie marocaine.

Toutes les manœuvres des dernières semaines visaient à déformer un message de l'Afrique pour prétendre que le continent n'est pas satisfait de la position prise par l'administration américaine. Or, la réaction du Sommet est un message clair: le dossier connaît des évolutions profondes qui vont dans le sens du soutien au plan d'autonomie marocain et dans le sens de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, a également affirmé Nasser Bourita.

Le 07/02/2021 à 16h11