Sahara: nouvelle gifle pour le Polisario

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain et Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain et Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères. . DR

Revue de presseKiosque360. Un haut responsable de l’UE vient d’affirmer que le Polisario n’a pas vocation à représenter de manière exclusive les populations du Sahara. Il a insisté pour que toute ambiguïté soit levée sur cette question.

Le 18/05/2018 à 20h15

Nouvelle défaite cuisante pour les promoteurs des thèses séparatistes du Polisario dans les couloirs de l’Union européenne. C’est un fonds de commerce devenu caduque, puisque le représentant du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) vient d’ôter au Polisario toute qualité ou prétention à vouloir représenter les populations sahraouies, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 19 et 20 mai.

Cela s’est passé jeudi dernier, explique le journal, lors d’un échange de points de vue sur l’état d'avancement des négociations, notamment sur l’accord de pêche, entre le Maroc et l’UE au sein de la Commission du commerce international (INTA) au Parlement européen. Le représentant du SEAE a éconduit sèchement les tenants de la thèse séparatiste en affirmant que le Polisario n’a aucune qualité à représenter les intérêts des populations locales, précise le journal.

C’est ainsi, affirme le quotidien, que Nicolas Bulte, représentant de l’organe, sous la houlette de Federica Mogherini, qui régit les relations diplomatiques de l’UE avec les pays non membres et mène la politique étrangère et de sécurité de l’Union, a martelé, au cours de cette réunion, que «le Polisario n’a pas vocation à représenter de manière exclusive les populations du Sahara». Le responsable européen a, de même, insisté pour lever toute ambiguïté sur cette question en rappelant que même l’avocat général de la Cour de justice de l’UE (CJUE) l’avait clairement souligné dans son avis sur l’accord agricole.

Cela d’autant, ajoute ce responsable, que dans le dernier arrêt de la CJUE sur l’accord de pêche du 27 février, il n’est pas fait mention du front Polisario. Cela explique, assure-t-il, pourquoi «l’UE considère que le Polisario n’a pas l’exclusivité à représenter les populations concernées dans le cadre d’une négociation commerciale». Les propos de ce responsable sont explicitement destinés aux défenseurs des thèses du Polisario et autres exploitants de ce fonds de commerce qui ont transformé les couloirs de l’UE en lieux d’ateliers et de conférences grassement rétribués sur le sujet, tout en s’immisçant dans les affaires et dans la politique étrangère de l’Union. 

Al Ahdath Al Maghribia rappelle, citant ce haut responsable européen, que la doctrine de l’UE consiste à ne pas reconnaître l’entité fantoche, ni à s’ingérer dans un processus politique mené exclusivement par l’ONU. Il a relevé que «cela a toujours été notre position, elle le demeure et nous sommes décidés encore plus fortement aujourd'hui que par le passé à soutenir les efforts de l’ONU pour trouver une solution réaliste, politique et mutuellement acceptée, comme le rappelle la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU».

Par Amyne Asmlal
Le 18/05/2018 à 20h15