Sahara: Staffan de Mistura entame ses consultations sur la base de la résolution 2602, selon un politologue

Mohamed Tajeddine Houssaini, politologue, analyse la très proche tournée dans la région de Staffan de Mistura.

Mohamed Tajeddine Houssaini, politologue, analyse la très proche tournée dans la région de Staffan de Mistura. . Brahim Moussaaid /le360

Le 08/01/2022 à 19h24

VidéoL’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, débutera, mercredi 12 janvier 2022, sa première tournée dans la région avec pour principale feuille de route dans son porte-document la résolution du conseil de l’ONU 2602. Explications de Mohamed Tajeddine Houssaini, politologue.

Dans un entretien avec Le360, le politologue Mohamed Tajeddine Houssaini, interrogé au sujet de la tournée de Staffan de Mistura, a estimé que celle-ci «consacre la prééminence de la proposition d’autonomie du Maroc et la poursuite du dialogue politique à travers les tables rondes».

Et d’ajouter que «le Conseil de sécurité de l’ONU, haute instance décisionnelle, a adopté la résolution 2602, qui est claire dans ses décisions, à savoir que le projet d’autonomie du Maroc et la poursuite des tables rondes offrent d’importantes opportunités pour parvenir à un règlement politique, pragmatique, juste et durable».

Comme déjà annoncé dans un précédent article, l’envoyé personnel d’Antonio Guterres pour le Sahara entamera le 12 janvier sa tournée par l’étape de Rabat où il rencontrera les autorités marocaines, notamment le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avant de se rendre à Alger, Nouakchott et Tindouf, le sud-ouest algérien qui abrite les séparatistes du Polisario à la solde des généraux algériens.

Selon Mohamed Tajeddine Houssaini, lors de la rencontre avec Staffan de Mistura, le Maroc exprimera son «ferme attachement aux acquis obtenus, dont la résolution 2602». «La forme de dialogue des tables rondes a été instaurée depuis longtemps par l’ONU et l’Algérie ne peut pas se soustraire de ses responsabilités (car), c’est elle qui parraine les séparatistes, les héberge, les oriente et les pousse à mener des opérations militaires. Il faut arrêter cette politique de l’autruche», selon le politologue.

Le professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat a expliqué, «Le dossier du Sahara a connu des avancées notables ces deux dernières années avec la consolidation de la position du Maroc, à travers notamment la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur ses Provinces du Sud et l’ouverture de nombreuses représentations diplomatiques (24 jusqu’ici)», africaines, arabes et sud-américaines au Sahara.

Le Maroc a aussi mis fin aux violations répétitives du cessez-le-feu par les adversaires de son intégrité territoriale. Néanmoins, il semble que le régime algérien, selon lui, va tenter de mettre des obstacles sur la tournée de Staffan de Mistura sachant que la résolution 2602 a identifié Alger comme partie prenante dans le conflit artificiel. Cette résolution considère, a rappelé Houssaini, que le système des tables rondes, qu’Alger et les séparatistes rejettent, «est le moyen et l’outil appropriés d’un dialogue politique, alors que le projet d’autonomie est sérieux et crédible».

«L’attitude négative d’Alger envers le dialogue politique et pacifique risque de l’exposer à des sanctions par l’ONU», a-t-il mis en garde, le régime militaire algérien étant considéré comme l’unique artisan de la création de ce conflit artificiel en 1975.

D’autre part, le politologue a mis en exergue la récente volonté exprimée par l’Allemagne de renforcer le partenariat avec le Royaume du Maroc dans tous les domaines. «C’est un acquis important pour les deux pays qui pourront bâtir une solide coopération tous azimuts gagnant-gagnant», a estimé Mohamed Tajeddine Houssaini.

L’Allemagne par la voix de son président Frank-Walter Steinmeier vient en effet de soutenir le projet d’autonomie du Maroc comme étant sérieux et crédible en vue du règlement du conflit artificiel. Le chef de l’Etat allemand a en outre invité le roi Mohammed VI à effectuer prochainement une visite d’Etat en Allemagne.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 08/01/2022 à 19h24