Saïd El Alouany devant le tribunal antiterroriste de Salé

Saïd El Alouany, lors de son arrestation par le BCIJ, le 15 juin, à Fès.

Saïd El Alouany, lors de son arrestation par le BCIJ, le 15 juin, à Fès. . dr

Le Bureau central des investigations judiciaires a déféré le dénommé Saïd El Alouany devant le juge d’instruction près l’annexe de la Cour d’appel à Salé. L’intéressé a été arrêté le 15 juin pour activisme au profit des milieux salafis.

Le 28/06/2015 à 16h51

Nouveau rebondissement dans l’affaire de Saïd El Alouany à Fès, arrêté, à la mi-juin, pour implication dans des actes de fraude représentant un danger pour la santé générale des citoyens mais aussi et surtout pour son activisme au profit de salafis jihadistes. Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) a présenté le suspect devant le juge d’instruction près l’annexe de la Cour d’appel de Salé, qui a décidé son placement sous mandat de dépôt à la prison «Salé 2», révèlent les sources du LE360, précisant que l’inculpé se trouve à la prison Zaki depuis le 22 juin.

Il apparaît donc à l’évidence que l’intéressé sera jugé en vertu de la loi antiterroriste, après le transfèrement de son dossier vers le tribunal antiterroriste de Salé. Les faits reprochés à l’intéressé sont d’une telle gravité qu’il recourait à des actes mettant en danger non seulement la santé mais aussi et surtout la vie des citoyens en se lançant à fonds perdus dans le financement de l’activité salafiste à travers différentes villes du royaume, à Fès en particulier.

Imprégné de littérature jihadiste suite à son mariage en 1996, avec la dénommée Jamila Brik (sœur des combattants à la zone syro-irakienne Mohamed et Azeddine Brik, recherchés), au domicile desquels il assistait aux prêches du doctrinaire « salafi jihadi » relâché suite à une grâce royale Mohamed Abdelouhab Rafiki, Saïd El Alouany avait tissé, depuis lors, des relations étroites avec les tenants de ce courant à Fès.

Tirant des fortunes colossales de son commerce illicite, l’intéressé s’est lancé dans le financement d’activités interlopes de ses co-adeptes, en situation précaire, notamment les épouses des détenus salafistes jihadistes, et adeptes de même tendance, auxquels il offrait des postes d’emploi, à l’image du marocain-afghan et ex-détenu de Guantanamo Mohamed Soulaimani Alami (abattu en Syrie), Abderrahman Zerhouni Kouiyess (frère d’Ahmed Zerhouni Kouiyess, rabatteur au profit d’une filière syrienne, en détention) et Mohamed Hadine (ex-volontaire au jihad à la zone syro-irakienne).

Parmi les bénéficiaires des « largesses » de Saïd El Alouany, figurent également la veuve d’Abdelhak Bentasser (commanditaire des attentats du 16 mai 2003), ainsi que l’islamiste marocaine nommée Ghofrane Farkhi (veuve de l’islamiste algérien Omar Sayeh, décédé en Afghanistan.

Au-delà du financement, Saïd El Alouany a offert le gîte à des jihadistes recherchés, notamment son gendre Azeddine Brik, (lors de son repli vers le royaume, après une tentative manquée de rallier les maquis d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, via l’Algérie, tout en maintenant le contact avec ce dernier, après son départ vers la zone syro-irakienne pour accomplir le « jihad ».

L’intéressé avait également financé le voyage à la zone syro-irakienne de la dénommée Sanae Zeghdidi (épouse d’Azeddine Brik).

En somme, une affaire à tiroirs comprenant le volet escroquerie (commerce illicite de marchandises frelatées, modification des dates de péremption, etc), et un volet encore plus dangereux en l’occurrence le financement de l’activité jihadiste.

Par Ziad Alami
Le 28/06/2015 à 16h51