Sept femmes au gouvernement: ce qu'en pensent deux militantes associatives

Photo souvenir des membres du gouvernement, dirigé par Aziz Akhannouch, qui ont été nommés le 7 octobre 2021, au Palais royal de Fès. 

Photo souvenir des membres du gouvernement, dirigé par Aziz Akhannouch, qui ont été nommés le 7 octobre 2021, au Palais royal de Fès.  . DR

Elles sont sept, à être femmes et ministres, dans la composition du gouvernement Akhannouch nommé hier, jeudi 7 octobre 2021. Contactées par le360, Fouzia Assouli et Ouafaa Hajji, deux activistes féministes, ont bien voulu livrer leur sentiment.

Le 08/10/2021 à 12h40

Le fait de répertorier 7 femmes sur un total de 24 ministres, équivaut à une part de 28% dans l’architecture globale du gouvernement. C’est là une première au Maroc.

Fouzia Assouli, présidente fondatrice de la Fondation des femmes de l’Euro-Méditerrannée, et de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes, a dit toute sa joie, suite à la nomination de ces sept femmes à des postes importants au sein du gouvernement.

«C’est une grande avancée. C’est la première fois qu’on place des femmes dans des départements importants et où il y a de grands enjeux. On ne se contente plus d’intégrer des femmes et de les mettre dans des postes archaïques mais on les implique réellement et on reconnaît leurs compétences», a expliqué cette militante féministe, dans une déclaration pour Le360.

La composition du gouvernement de Aziz Akhannouch offre en effet une bonne visibilité aux Marocaines. Dans le nouveau paysage de l’Exécutif, elles sont, en tout, sept ministres, dont deux ministres déléguées, en charge de portefeuilles importants.

A titre d’exemple, il y a Nadia Fettah Alaoui, qui s'est retrouvée à la tête du ministère de l’Economie et des finances, ou Fatima Zahra Ammor, qui dirigera le ministère du Tourisme, ou Fatima Ezzahra El Mansouri, désormais ministre de l’Habitat et de la politique de la ville...

Pour Fouzia Assouli, l'avancée est palpable, et elle est surtout structurelle, comme le fait remarquer cette militante féministe, qui lutte pour les droits des femmes au Maroc depuis plus de 30 ans.

«Le taux d’activité des femmes au Maroc est de 20%, ce qui est un pourcentage très faible, lorsque l’ont voit et l’on prend conscience de toutes les compétences féminines qui existent dans notre pays», explique-t-elle, tout en précisant que «la présence de sept femmes dans l’architecture du gouvernement actuel est un signal fort et qui devrait encourager d’avantage pour que les femmes soient impliquées et engagées dans tous les secteurs d’activité».

Une autre militante des causes des femmes, Ouafaa Hajji, présidente de l’Internationale socialiste des femmes, est cependant moins euphorique.

Si elle avoue que le nombre actuel des ministres femmes au gouvernement constitue une avancée en comparaison avec les précédentes législatures, elle ne cache pas sa déception. «C’est une avancée certes, mais nous sommes tout de même un peu déçus car nous nous attendions au moins à ce que les femmes représentent le tiers du gouvernement», avance cette militante. 

Voici, à titre d'information, la liste des sept femmes ministres qui composent l'équipe gouvernementale, depuis le 7 octobre 2021. 

Ministre de la Transition énergétique et du Développement Durable: Leïla Benali (RNI)

Ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargé de la Transition numérique et de la Réforme administrative: Ghita Mezzour (PI)

Ministre de l'Economie et des finances: Nadia Fettah Alaoui (RNI)

Ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire: Fatima Zahra Ammor (RNI)

Ministre de la Femme, de la Famille et de l'Insertion sociale: Awatif Khyar (PI)

Ministre de l'Habitat et de la Politique de la ville: Fatima Ezzahra El Mansouri (PAM)

Ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargé de la Transition numérique et de la Réforme administrative: Ghita Mezzour (PI). 

Par Qods Chabaa
Le 08/10/2021 à 12h40