Succès diplomatiques, stratégie militaire... Le Maroc rend fou le régime algérien, affirme un politologue

Tajeddine Houssaini est un universitaire, professeur en droit international.

Tajeddine Houssaini est un universitaire, professeur en droit international. . Brahim Mousaaid / Le360 (capture image vidéo)

Le 26/06/2022 à 17h25

VidéoLe régime algérien est fou de rage suite aux récents succès diplomatiques du Maroc sur la scène internationale et au rapport de force militaire favorable au Royaume, a estimé le politologue marocain Tajeddine Houssaini.

«Le Maroc vient d’enregistrer d’importants points positifs au sujet du sahara après que l’Allemagne, l’Espagne et d’autres pays notamment africains ont considéré la proposition d’autonomie comme la solution la plus sérieuse, la plus crédible et la plus réaliste», a affirme ce professeur en droit international, dans un entretien avec Le360.

«Ces succès ajoutés à l’équilibre des forces ont déstabilisé le régime militaire algérien qui fait tout pour camoufler son humiliation», explique le politologue.

Alger a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, a proféré des insultes de toutes sortes contre le Royaume, a inventé de fausses informations, a fermé son espace aérien, a fermé le gazoduc Maghreb avant de s’en pendre à l’Espagne en rappelant son ambassadeur à Madrid et en gelant le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui la lie à l’Espagne, a rappelé Tajeddine Houssaini.

«C’est surprenant qu’un régime pareil se comporte de la sorte en osant crier sur tous les toits, mais sans convaincre, qu’il n’est nullement partie prenante au conflit sur le sahara», remarque cet expert, qui s'interroge: qui donc abrite, finance, arme et déploie son armée, sa diplomatie et ses moyens dans cette affaire?

Dans son argumentaire, Tajeddine Houssaini cite la lettre que vient d’adresser l’ambassadeur et représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, au Conseil de sécurité. «Dans cette lettre, le Maroc fait référence à la résolution 2602 du Conseil de sécurité dans laquelle Alger est citée cinq fois comme partie prenante du conflit», observe-t-il.

Selon ce politologue, cette résolution a été rejetée par Alger tout simplement parce qu’elle la montre du doigt». A la question de savoir jusqu’où Alger peut porter son escalade, Tajeddine Houssaini n’a pas écarté l’option militaire, bien que le risque soit très faible.

«Alger sait pertinemment que le Maroc lutte en faveur d’une cause nationale à laquelle adhère tout un peuple derrière son Roi. Le royaume ne cèdera aucun grain de son sable. En plus le Maroc est parvenu à équilibrer son rapport de force avec le régime militaire algérien. En témoignent le professionnalisme de son armée, ses équipements, sa motivation ainsi que la participation de ses forces aux différents exercices militaires internationaux», dit-il.

Le politologue est également revenu sur la prochaine visite à Rabat de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le sahara, Staffan de Mistura. «Cette visite, prévue en principe mois de juillet, va porter sur la nécessité de relancer le processus des tables rondes avec la participation des parties impliquées dans ce conflit à savoir l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et les séparatistes du Polisario», prédit l'expert.

«L’Algérie ne peut pas se dérober de ces tables rondes, car elle endossera la responsabilité du blocage de ce processus par la communauté internationale et s’inscrira particulièrement en porte-à-faux avec les résolutions du Conseil de sécurité», a conclu Tajeddine Houssaini. 

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 26/06/2022 à 17h25