Succession de Horst Köhler, avenir des pourparlers de Genève... ce qui se prépare à l'ONU

Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. 

Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies.  . DR

La démission de Horst Köhler, mercredi 22 mai, a suscité la surprise générale mais aussi et surtout des craintes quant à l'avenir des pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, polisario et Mauritanie) initiés, en décembre 2018, à Genève. Éléments de réponse.

Le 25/05/2019 à 14h59

Passé le moment des "adieux" faits à Horst Köhler, dont le départ a suscité "un profond regret" chez les différents protagonistes du conflit, de bonnes résolutions s'imposent dans l'immédiat pour combler le vide et surtout ne pas laisser pourrir le processus de Genève, qui a été mis sur les rails au bout d'efforts patients et considérables déployés par le désormais ex-Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, l'ancien président allemand Horst Köhler. 

"Antonio Guterres, qui s'est montré compréhensif envers le démissionnaire Köhler, s'est empressé de sonner la mobilisation au sein de son état-major pour trouver "immédiatement" un successeur au diplomate allemand", indique à le360 une source diplomatique accréditée à l'ONU. 

D'après la même source, le responsable onusien aurait (déjà) approché le Maroc pour lui demander des propositions au sujet du futur successeur de Köhler.

Naturellement, ce poste doit revenir encore à un diplomate de nationalité européenne, autant que l'est l'Allemand Köhler qui n'est pas allé jusqu'au bout de son mandat. La tradition veut que la succession obéisse à un principe de rotation entre l'Europe et les Etats-Unis, sachant que le prédécesseur de Köhler n'était autre que l'ancien ambassadeur américain à Alger, Christopher Ross. 

Il faut noter aussi que le nouvel émissaire du SG de l'ONU pour le Sahara doit nécessairement faire l'objet d'un consensus entre les protagonistes du conflit. 

La célérité avec laquelle le SG de l'ONU mène ses concertations à ce sujet n'aurait d'égale que sa volonté de maintenir la dynamique suscitée par le processus de Genève, lancé les 5 et 6 décembre 2018 au siège suisse de l'ONU, avant d'être délocalisé les 21 et 22 mars 2019 vers la banlieue genevoise, précisément dans le sérénissime château le Rosey.

D'après nos sources, Antonio Guterres souhaiterait que le troisème round des pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, polisario et Mauritanie) se tienne au tout début de juillet 2019, comme cela a été fixé, d'un commun accord entre les parties, à l'issue du deuxième round (21 et 22 mars derniers). 

Seulement voilà, il reste peu de temps pour être au rendez-vous. Le Maroc aurait ainsi proposé de temporiser, et de retarder d'au moins un mois, la tenue de cette troisième manche de pourparlers, pour donner au futur Envoyé personnel de Guterres le temps nécessaire à la prise de contacts avec les parties et à la connaissance du dossier. 

Un troisième round en août prochain impliquera par ailleurs un inévitable décalage des séances de briefing que le SG de l'ONU et son Envoyé personnel étaient censés donner en jullet prochain (trois mois après la dernière réunion semestrielle du Conseil de sécurité, qui a été sanctionnée par l'adoption de la résolution 2468). 

A ce rythme-là, il faut s'attendre à ce que les réunions du Conseil de Sécurité reprennent le mois de septembre prochain.

Par M'Hamed Hamrouch et Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/05/2019 à 14h59