Terrorisme: dans le fief des membres de la cellule de Tamaris

khalil Essalak

Revue de presseKiosque360. Quelques jours après le démantèlement de la cellule terroriste de Tamaris, on en sait un peu plus sur certains de ses membres. Leur point commun réside dans le fait qu’ils n’ont jamais laissé transparaître le moindre signe extérieur de radicalisation.

Le 29/10/2019 à 21h46

Le quotidien Assabah de ce mercredi 30 octobre est allé sur les traces de certains membres de la cellule terroriste démantelée vendredi, à Tamaris, par les forces spéciales du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

Une équipe du quotidien s’est ainsi rendue à Tamaris, au domicile de «Youssef», chef présumé de la cellule terroriste. Naima, sa mère, est encore sous le choc de l’arrestation de son fils. Elle a d'ailleurs été réveillée, comme elle en témoigne, à 9h du matin, vendredi dernier, par les éléments du BCIJ venus perquisitionner la chambre de son fils, où ils ont saisi quelques objets. Elle nie fermement la radicalisation de Youssef. Certes, dit-elle, bien qu’elle l’ait arraché volontairement des dédales de l’ancienne médina de Casablanca pour l’amener à Tamaris et l’empêcher ainsi de sombrer dans la consommation de drogue et de s’adonner à des actes de "tchemkir", il a continué ses fumettes de hash, mais tout en exerçant le métier saisonnier de maître-nageur. Pour arrondir ses recettes, il louait également des parasols et autres objets incontournables pour l’estivage en bord de mer.

Sa sœur Soukaina déclare, pour sa part, n'avoir jamais imaginé que son frère pourrait devenir ce "monstre qu’on présente aujourd’hui à la face du monde entier" et demande à ses interlocuteurs d’aller recueillir les témoignages des voisins et connaissances de Youssef, qui ne lui trouveront qu’un seul défaut: celui d’être un fumeur de cigarettes et de haschisch.

Connu sous le sobriquet de «Diablo de Tamaris» (en référence à un feuilleton méxicain), Youssef, également dealer par intermittence, parlait toujours à sa mère de son désir ardent de prendre une patera pour l’Europe. Que nenni, lui répondait fermement sa génitrice, qui lui rappelait toujours le destin tragique de son grand frère, mort en Méditerranée alors qu'il se lançait à l’assaut des côtes européennes.

Zakaria, un autre membre de la cellule terroriste, est une copie conforme de son acolyte, Youssef. De niveau bac, titulaire d’un diplôme de formation professionnelle, il devient un maître-nageur saisonnier excellant dans la plongée en apnée, tout en étant un accroc de joints qui se construisait un eldorado quelque part en Europe. Pour Hicham, son frère, Zakaria, originaire de Chefchaouen et grand consommateur de films d’action, ne "peut être un extrémiste quand on sait qu’il a régulièrement fréquenté et sauvé de la noyade plusieurs jeunes filles habillées en simple bikini."

Même absence de tout signe de radicalisation chez d’autres membres de la cellule terroriste, comme Othmane "l'orphelin épileptique" ou Youssef (19 ans), agent de sécurité de son état et grand "dingue de football". Comme El Baghdadi? En tout cas, il semblerait que, si tous ces présumés terroristes ont réussi à cacher leurs plans sataniques à leur entourage immédiat, d’autres regards plus attentifs veillaient au grain. L’enquête en cours et la future arrestation du "maillon" syrien apporteront certainement d’autres graves révélations.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 29/10/2019 à 21h46