Terrorisme: le «document de la mort»

L'émir présumé de la cellule de Tanger lors de son interpellation, lundi 5 octobre à Tanger.

L'émir présumé de la cellule de Tanger lors de son interpellation, lundi 5 octobre à Tanger. . S. dry-Le360

Revue de presseKiosque360. A quelques jours d’intervalle, deux cellules terroristes ont été démantelées, l’une dans le sud et l’autre dans le nord du pays. Cette dernière était déjà très avancée dans la préparation de ses projets destructeurs.

Le 06/12/2020 à 20h21

Durant la dernière semaine du mois écoulé, le BCIJ a démantelé, dans le sud du pays, une cellule terroriste dont les membres se considèrent comme les «nouveaux Almouhads». Quelques jours plus tard, une autre cellule est tombée, cette fois dont le nord. Une cellule qui se fait appeler les «défenseurs du Califat». Bien que géographiquement éloignées, les deux cellules avaient des projets identiques visant à déstabiliser le pays et porter atteinte à sa sécurité, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 7 décembre.

Trois présumés terroristes, des engins explosifs et un document rédigé à la main: telles sont les images de la scène de démantèlement, vendredi, d’une cellule terroriste à Tétouan, poursuit le quotidien. La feuille manuscrite, arrachée probablement d’un vieux cahier, rédigée dans une mauvaise écriture à l’encre bleue et classée pièce à conviction numéro 21, annonçait probablement un carnage qui aurait pu coûter la vie à plusieurs personnes. Il s’agit, en fait, d’un serment d’allégeance prêté à l’«Etat islamique» par les trois membres de la cellule neutralisée.

Par ce document, l’émir de la cellule informe également qu’il dispose de nombreux «soldats» dans le Maghreb Al Aqsa, qui ont prêté serment pour combattre les «chiens de la France». L’acte d’allégeance ainsi rédigé est paraphé du seau de Daech, apposé à la cire comme le veut la coutume dans le milieu terroriste. D’après le quotidien, il est fort probable que ce document ait déjà été lu devant une caméra pour un enregistrement qui devait être diffusé après les attentats projetés.

Parmi les pièces à conviction saisies par les hommes du BCIJ, se trouve également un livre, le manuel d’usage de tout jihadiste, écrit par un extrémiste égyptien. Un livre considéré comme la «Constitution de Daech». Manifestement, d’après le quotidien, les trois membres de la cellule, âgés entre 21 et 38 ans, dont un ayant des liens familiaux avec un combattant dans les rangs de Daech, étaient déjà à un stade avancé de leur projet terroriste.

En effet, les fouilles menées par les membres du BCIJ ont permis de saisir des produits chimiques destinés à la fabrication d’engins explosifs traditionnels, dont des sacs de soufre et de phosphore, des barils de benzène, des bouteilles d'alcool inflammable, des sacs contenant d'importantes quantités de tournevis, de balles métalliques et de clous. Entre autres objets saisis, des fils électriques, des batteries électroniques, des bouteilles en verre pouvant être utilisées dans la fabrication de cocktails Molotov et des produits liquides suspects.

Selon les premiers éléments de l'enquête, poursuit le quotidien, les membres de cette cellule terroriste ont, en effet, atteint un stade avancé de préparation avant la mise en œuvre de leurs projets terroristes. Les investigations ont aussi révélé que les mis en cause avaient mené plusieurs visites exploratoires pour identifier les cibles qu'ils comptaient attaquer avec des engins explosifs, ou via des méthodes de terrorisme individuel dans des opérations similaires à la méthode utilisée par les combattants de Daech.

Par Amyne Asmlal
Le 06/12/2020 à 20h21