Terrorisme: nouvelles révélations sur le terrible projet de la cellule de Safi

La chute de Daech sur le terrain ne signifie pas la fin du terrorisme.

La chute de Daech sur le terrain ne signifie pas la fin du terrorisme. . DR

Revue de presseKiosque360. La cellule démantelée à Safi avait mis au point tout un plan infernal d’attaques terroristes. Cette cellule, liée à Daech, avait prévu de prendre pour cibles des sites sécuritaires locaux et de mettre la main sur des armes et uniformes militaires, pour poursuivre ses sombres projets.

Le 18/02/2019 à 18h56

Dans le cadre de sa politique anticipative, le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a mis hors d’état de nuire une cellule terroriste qui s'activait dans la ville de Safi. Cette cellule, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 19 février, avait mis au point des plans sanguinaires qui devaient être exécutés selon un agenda local, régional, puis national. A ce propos, les sources du quotidien précisent que cette cellule, composée de cinq extrémistes, envisageait des attaques contre les services de sécurité et de la gendarmerie de la ville, en vue de mettre la main sur des armes et des uniformes de la police et des gendarmes, et ce dans le dessein de frapper fort et de faire couler plus de sang dans d’autres régions du royaume. Les premières attaques seront opérées à l’aide de sabres et d’autres armes blanches.

Sur la liste des cibles locales, figuraient également un hôtel de la ville, un bistrot, un night-club et un complexe touristique situé dans la zone de Sidi Bouzid. Les plans terroristes de cette cellule, poursuit le quotidien, ciblaient également des touristes étrangers. L'objectif: déstabiliser le pays et semer la terreur au sein de la population. L’"émir" de cette bande, Abou Laïte, orientait ainsi les plans de la cellule selon la politique de l’organisation terroriste Daech, qui consiste à tuer les étrangers pour semer la panique chez les nationaux. D’ailleurs, les membres de cette cellule, âgés de 21 à 36 ans, avaient fait l’apologie des horribles crimes d’Imlil dans la région de Marrakech, tout en critiquant la façon dont les attaques ont été menées.

Les sources du quotidien ajoutent que ces criminels, qui avaient prêté allégeance à Daech, avaient l’intention de rejoindre les rangs de cette organisation terroriste dans la zone syro-irakienne, en coordination avec l’un de ses agents de terrain. Les sources du quotidien révèlent que le chef de la cellule, le dénommé, Abdellatif, qui s'était choisi pour pseudo Abou Laïte pour communiquer avec ses complices, est un licencié en droit qui poursuit toujours ses études en théologie. Il avait opté pour la visualisation de vidéos montrant des scènes terroristes, notamment celles de djihadistes coupant les têtes de leurs victimes, pour convaincre les fils du quartier Achbar, dans la ville de Safi, d’adhérer à ses thèses terroristes. En février 2017, il a rejoint la Mauritanie où il s’est inscrit dans une école pour y étudier les sciences de la théologie, dans la région de Nouakchott. Durant son séjour en Mauritanie, il a tenté de nouer des liens avec les dirigeants de Daech en vue d’obtenir l’accréditation pour diriger la cellule de Safi. Au début de l’année 2018, il a regagné la ville de Safi, où il réunissait ses complices, Soufiane, Abdellah, Imad et Youness, pour mieux les endoctriner et suivre de près l’actualité de l’organisation terroriste Daech et ses attentats. Durant l’été de la même année, le groupe a organisé un voyage «spirituel» dans la région de Sidi Bouzid où des débats étaient organisés autour des thèses de l’organisation terroriste et de ses rituels. Le groupe consolidait sa formation et parvenait à entrer en contact avec des dirigeants de Daech, via notamment les réseaux sociaux. Ces contacts ont permis à certains membres du groupe de rejoindre la Turquie en utilisant des documents falsifiés. Le projet d’aller sur le terrain n’a cependant pas abouti, et les membres de la cellule ont été obligés de rebrousser chemin. Quelques mois plus tard, ils tombaient dans les filets du BCIJ, qui ne badine pas avec la sécurité.

Par Mohamed Younsi
Le 18/02/2019 à 18h56