Tindouf. Chantage polisarien aux photos intimes de femmes sahraouies: vague d’indignation dans les camps

Même en confinement, les habitants des camps de Lahmada protestent contre le Polisario.

Même en confinement, les habitants des camps de Lahmada protestent contre le Polisario. . MAP

La direction du Polisario tombe encore plus bas. Elle mène une campagne de chantage et de dénigrement contre les femmes de ses opposants en publiant leurs photos intimes. Voici la (violente et logique) réaction des proches des femmes concernées.

Le 03/11/2019 à 09h07

La direction du Polisario ne recule devant rien pour faire taire ses opposants. Mais cette fois, elle a franchi un cap, une ligne rouge chez les populations sahraouies: publier des photos intimes des conjointes des opposants pour les réduire au silence. Selon nos sources, c’est ce qui vient d’arriver à Oulaya Saâdi, épouse de l’opposant et blogueur El Fadel Breika, enlevé et emprisonné au tristement célèbre pénitencier de Dhaïbiyba depuis le mois de juin dernier.

Les photos intimes d’Oulaya Saâdi, trouvées sur le téléphone de son mari, confisqué par les milices de Brahim Ghali, ont été publiées par le site «Sawt Al Watan» qui appartient à la direction du Polisario. 

En réaction à cet acte ignoble, des cousins et membres de la tribu d’Oulaya Saâdi ont investi, samedi 2 novembre, les locaux de la «RASD-TV» et ont agressé son directeur, Mohamed Salem Laâbid, qu’ils accusent d’être derrière la mise en ligne desdites photos infamantes. Ils ont également saccagé sa voiture, mais la colère des populations sahraouies, à Tindouf comme dans les villes du Sahara marocain, ne risque pas de s’atténuer de sitôt au sein d’une société où il est très mal vu de s’attaquer aux femmes, sous quelque forme que ce soit.

Selon nos sources, d’un côté comme de l’autre, des personnalités et notables de tribus préparent la riposte pour demande des comptes à la direction du Polisario.

Samedi 2 novembre, le site incriminé («Sawt Al Watan») a dé-publié les photos de la femme d’El Fadel Breika, mais sans présenter d’excuses. Pire: ses responsables ont menacé de sévir à nouveau contre ceux et celles qu’ils qualifient de «traîtres à la cause nationale».

Par Rahim Sefrioui
Le 03/11/2019 à 09h07