Tindouf: la bande à Ghali réprime à tour de bras et à huis clos

Brahim Ghali, le chef du Polisario.

Brahim Ghali, le chef du Polisario. . DR

Revue de presseKiosque360. Face aux mutations que connaît l’Algérie, à la rébellion des séquestrés de Tindouf et aux coups de boutoir de la diplomatie marocaine, les séparatistes du Polisario sont aux abois. Ils ont interdit toute liberté de circulation et d’expression, enlevé des blogueurs, arrêté des militaires.

Le 20/06/2019 à 21h56

La multiplication des arrestations des civils dans les camps de Tindouf, dont celle du blogueur sahraoui Mohamed Zaidane, suivie de l’interpellation de l’officier Fadel Abrika, continue de susciter l’indignation des Sahraouis séquestrés et des défenseurs des droits de l'Homme dans le monde. L’actrice associative marocaine aux Etats-Unis, Touria Hamiine, a révélé devant le comité spécial des 24 (ONU) les graves violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien. Elle a dénoncé les restrictions imposées par les dirigeants du Polisario aux libertés de circulation et d’expression dans ces prisons à ciel ouvert.

Lors de son intervention devant ce comité à New York, l’actrice associative a déclaré que les camps de Tindouf avaient connu une campagne de répression féroce caractérisée par l’utilisation excessive de la violence et la confiscation des droits et des libertés qui ont fait plusieurs victimes. Des mesures arbitraires qui ont poussé les habitants des camps à sortir dans les rues pour manifester contre les restrictions de circulation décrétées par les séparatistes. Dans une mesure illégale, ajoute-t-elle, qui contraste avec l’esprit des conventions internationales, le Polisario a imposé dernièrement des restrictions aux sorties des véhicules et des personnes des camps de Tindouf.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 21 juin, que les accusations de Touria Hamiine font suite aux arrestations aléatoires, dont celle d’un officier de ce qu’on appelle l’armée populaire du front Polisario. Le militaire Fadel Abrika, qui porte la nationalité espagnole, défendait les droits de l'Homme dans les camps de Tindouf et suivait notamment l’affaire d’Ahmed Boukhari. Selon les sources proches des camps, cette opération constitue une partie des règlements de comptes (entre les tribus de Reguibat), dirigés par les services de renseignement algériens, pour instaurer la suprématie de l’aile loyale au Polisario et à l’Algérie (Reguibat de l’Est).

Une lutte dirigée par Mohamed Lamine Ould Bouhali et Sayed Ahmed Al Batal, en plus de Lahbib Ould Al Blal, le prétendu ministre de la défense. Cette campagne répressive des séparatistes vise à semer la peur pour mettre fin à la propagation de la colère populaire, ainsi qu’à la préparation du congrès du Front qui a été reporté à maintes reprises. Le militant sahraoui Mustapha Salama Sidi Mouloud, qui vit en asile à Nouakchott, avait publié un communiqué dans lequel il affirmait que l’aile polisarienne loyale à l’armée algérienne menait une campagne d’intimidation et de menace dans les camps. Une violence qui a commencé lundi avec l’enlèvement du militant Moulay Abou Zaid et sa remise aux autorités algérienne dans les camps. Le militant et blogueur Fadel Abrikat a été lui aussi enlevé, mais personne ne connaît le sort qui lui été réservé ni l'endroit où il est retenu.

Par Hassan Benadad
Le 20/06/2019 à 21h56