Tindouf: les restrictions à la liberté de mouvement font un mort

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Face aux nouvelles restrictions à la liberté de sortie des camps, imposées par Alger et mises en oeuvre par le Polisario, les habitants se voient obligés de contourner les barrages de contrôle pour emprunter d’autres voies de fortune au risque et péril de leur vie.

Le 07/05/2019 à 14h00

Un jeune sahraoui a été retrouvé mort hier lundi 6 mai, à 200 km au sud-est de Rabouni, après avoir tenté, en compagnie de cinq amis, de contourner les barrages dressés par les milices armées déployées au niveau de toutes les issues des camps, en application des nouvelles mesures algériennes limitant les autorisations de sortie des véhicules, à une fois tous les dix jours, pour chaque véhicule.

Le défunt, nommé Ahmed Mahmoud Dih, est mort de soif, suite à une panne de moteur en plein désert, indique sa famille. Après avoir échoué à réparer leur véhicule, tombé en panne sur un terrain accidenté, les jeunes se sont engagés chacun sur une voie, en quête de survie… après plusieurs jours de marche, deux d’entre eux réussissent à rentrer alors que les autres se seraient fourvoyés.

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Alertés, les familles des disparus se sont lancées sur les traces des leurs. Deux jeunes ont été retrouvés vivants, alors que le troisième, mort.

D’après nos sources, ce drame rend encore plus lourde l’ambiance déjà délétère dans les camps, où les sit-in se poursuivent inlassablement depuis le 1er février dernier, en protestation contre le resserrement du siège autour des camps de Lahmada.

Un sit-in a été férocement réprimé samedi 27 avril dernier, à Rabouni, suite à une intervention musclée des milices armées du polisario, dont certaines unités étaient même accourues à bord de chars!, entre autres équipements militaires. 

Hier lundi 6 mai, des colonnes interminables de véhicules devaient passer sous les fourches caudines des services séparatistes pour se voir délivrer une autorisation de sortie vers la zone extra-muros du Sahara marocain. 

Ce tour de vis sécuritaire est opéré de crainte de défections massives dans les rangs du polisario. Entre mars et avril derniers, pas moins de treize polisariens, dont un de grade "capitaine", ont réussi à s'évader hors du goulag tindoufien pour rallier la mère patrie. 

Par Ziad Alami
Le 07/05/2019 à 14h00