Tindouf: un «député» sahraoui observe un sit-in pour dénoncer le vol de l'aide humanitaire

Dih Noucha (au milieu) n'en est pas à son premier sit-in contre le vol d'aide humanitaire destinée à la population de Tindouf.

Dih Noucha (au milieu) n'en est pas à son premier sit-in contre le vol d'aide humanitaire destinée à la population de Tindouf. . dr

Un «parlementaire» sahraoui observe depuis quelques jours un sit-in ouvert devant le «ministère de l’Equipement» de la «RASD» pour contester le manque de transparence dans la distribution de l'aide humanitaire destinée à la population de Tindouf. Le Polisario est sur le grill.

Le 07/07/2016 à 15h57

Des consignes drastiques sont données par le Polisario pour empêcher toute visite chez le dénommé Dih Noucha, membre du soi-disant «parlement» de la «RASD», entré en sit-in ouvert pour protester contre le manque de transparence dans la distribution de l’aide humanitaire destinée à la population séquestrée.

L’intéressé revendique, en effet, la mise sous contrôle dudit «parlement» de l’opération de distribution des subsides en provenance de l’étranger pour barrer la route à la mafia, du Polisario et d’Alger confondus, de l’aide octroyée à la population de Tindouf.

Or, ce n’est pas ainsi que les responsables du Polisario ont entendu le «SOS» dudit «député» sahraoui qui s’est déjà signalé par un précédent sit-in contre ce vol qualifié devant le siège du «Croissant rouge sahraoui». Selon une information, rapportée par un site séparatiste, les services du Polisario assiègent le lieu du nouveau sit-in (ministère de l’équipement) et interdisent toute visite à l’auteur de ce sit-in.

«Le député veut simplement attirer l’attention par ce sit-in sur les dépassements entachant l’opération de distribution des aides humanitaires», défend un site pourtant proche de la direction du Polisario, précisant que cette mesure s’inscrit à revers des règles universellement reconnues et surtout de la profession de foi droit-de-l’hommiste d’un front qui détourne ces aides, écoulées sur les marchés noirs de Nouadhibou, Alger, Bamako (Mali), ou plus encore Niamey (Niger), pour engranger des fortunes faramineuses et s’acheter des villas cossues à Costa Del Sol, en Espagne, pour ne citer que cette célèbre station balnéaire.

Pour rappel, l’Union européenne avait pointé, via son Office anti-fraude (OLAF), en février 2015, ce trafic de la honte, portant dans un rapport accablant des accusations graves à l’encontre de la direction du Polisario et de responsables algériens de procéder à la «surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies» pour se remplir les poches au détriment des ayants-droit» !

En chiffres, pas moins de 9 millions d’euros sont accordés à titre d’aide à la population de Tindouf, annuellement et ce depuis les années soixante-dix. Une enveloppe sonnante et trébuchante qui a servi aux barons du Polisario, Mohamed Lamine Bouhali (ancien «ministre de la défense»), à se construire des plateaux bureau du côté de Nouadhibou loués à des prix d’or aux multinationales.

Seulement voilà, le SG sortant de l’ONU ne veut rien entendre de cette réalité aussi criante soit-elle. Ban Ki-moon a annoncé dernièrement la tenue, le 12 juillet courant à Genève, d’un congrès de donateurs au profit du Polisario. Quant aux dividendes engrangés par ces initiatives, et les mécanismes censés être mises en place pour contrôler les dons, pas un seul mot n’a été touché par le premier responsable du «gadget». Il ne faut pas badiner avec le lait des nourrissons, pas plus qu’avec les mères allaitantes, les vieux et… toute une population victime d’un hold-up qui n’aura que trop duré.

Par Ziad Alami
Le 07/07/2016 à 15h57