Transhumance politique: des familles migrent d'un parti à l'autre pour échapper à la reddition des comptes

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Revue de presseKiosque360. A l'approche des échéances législatives, la transhumance politique bat son plein. Certains notables n'hésitent pas à conclure des accords pour migrer d'un parti à un autre, notamment pour échapper à la reddition des comptes.

Le 06/12/2020 à 19h19

C'est un phénomène qu'on observe à l'approche de chaque élection législative. Le nomadisme politique ou plutôt la transhumance politique bat son plein. Mais pour les futures échéances, le journal Assabah croit savoir que la migration qui se prépare d'un parti à un autre par de nombreux notables est surtout motivée par leur volonté d'échapper aux suspicions pesant sur leur gestion des affaires locales.

En effet, le journal Assabah explique dans son édition du lundi 7 décembre que plusieurs élus cherchant à se protéger ont réussi, en compagnie de leurs familles, à rejoindre des partis politiques qui leur ont assuré une certaine immunité. Ce qui n'est pas pour plaire à d'autres élus qui s'étonnent de la sélectivité qui caractérise la campagne de reddition des comptes opérée actuellement contre des élus.

Le journal avance qu'au moment où les dossiers cachés de certains élus sont dévoilés, ceux de certains notables qui bénéficient d'une protection partisane sont ignorés. C'est le cas, ajoute Assabah, de l'ancien président d'une municipalité, ainsi que de son ancien vice-président, qui bénéficiaient d'une délégation de signature qui a servi à signer plusieurs marchés qui font l'objet d'une enquête en cours. Ils ont également enterré des appels à l'ouverture d'enquêtes concernant des accusations de faux et usages de faux, de spoliation de sommes d'argent et de biens immobiliers. Selon le journal, cet élu n'a pas été dérangé, même si son nom est cité dans le cadre d'un scandale immobilier où 80 hectares proches de la zone urbaine ont été acquis à un prix dérisoire.

Par ailleurs, Assabah explique que plusieurs parlementaires et présidents de communes ont été interrogés sur des accords conclus pour migrer vers d'autres partis politiques, faits qu'ils continuent de nier pour éviter les sanctions prévues par la loi. Cela n'empêche pas des leaders de partis politiques de rencontrer des notables, des parlementaires, ainsi que des présidents de commune, à leur domicile, pour préparer les moindres détails de leur migration. Ce qui a mis en colère les autres partis politiques, menacés d'être affaiblis par le départ de notables sur qui ils pariaient pour maintenir leur présence dans certaines communes.

Par Fayza Senhaji
Le 06/12/2020 à 19h19