Un 6e état au Maghreb, c'est illogique et pas sérieux, selon un ex-ministre mauritanien

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Revue de presseKiosque360. Le soutien de la création d’un sixième Etat dans la région maghrébine sera un péché historique, a affirmé Mohamed Ouled Lamine, ancien diplomate, ancien conseiller du président mauritanien et ancien ministre de l’Information. Les propos.

Le 27/11/2020 à 19h24

«Le blocage de la zone de Guerguerat, point de passage entre le Maroc et la Mauritanie, n’a pas perturbé uniquement les échanges commerciaux entre les deux pays, mais également entre la Mauritanie et le Portugal», a déclaré Mohamed Ould Lamine, ancien diplomate, ancien conseiller du président mauritanien et ancien ministre de l’Information.

Et d’ajouter, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Ayyam dans sa dernière livraison, que «cette situation a provoqué une mobilisation permanente des militaires pour surveiller les frontières alors que le pays fait face à l’épidémie du coronavirus». Et l’ancien diplomate mauritanien de souligner que l’intérêt stratégique dicte l’action commune dans le calme et la sérénité pour consolider une zone de richesse commune.

Mohamed Ould Lamine, qui est également écrivain et intellectuel très actif, réputé pour ses positions sur l’actualité, estime que «la crise qui secoue la région, notamment autour des frontières du Sahara, est due au manque de confiance entre le Maroc et l’Algérie depuis la première guerre des sables».

Et de préciser que «le colonisateur français, qui projetait des plans au Sahara avant l’indépendance de l’Algérie, avait également contribué à miner la région». Il revient donc, a-t-il souligné, aux élites du monde arabe et de la région d’œuvrer pour rapprocher les positions des deux pays et de réinstaurer la confiance pour surmonter les obstacles qui nuisent à la région dans sa globalité. «Il est aberrant de subdiviser ce qui a été divisé, surtout quand on se rend compte des dégâts occasionnés par cet état de fait», a dit l’homme politique mauritanien, faisant allusion à la création d’un nouvel Etat dans une région ayant déjà des frontières reconnues par la communauté internationale. Les élites arabes, a-t-il estimé, devaient «mettre à profit les avancées politiques et les ouvertures offertes par internet pour promouvoir la culture de la fraternité, dans un contexte de changement démographique pour les peuples arabes».

S’agissant de l’état des lieux, l’ancien ministre mauritanien a indiqué que «beaucoup de changements ont été opérés sur le terrain. Des villes sahraouies ont été bâties grâce à l’investissement humain et matériel marocain et les conditions de vie des populations se sont nettement améliorées». En parallèle, constate l’ancien diplomate mauritanien, la démocratie a connu des avancées en Algérie, ce qui rendra possible des négociations avec des parties qui ne partagent pas forcément les mêmes positions.

Par Mohamed Younsi
Le 27/11/2020 à 19h24