Un bras droit de Benkirane au cabinet de Aziz Akhannouch

Jamaâ Moâtassim.

Jamaâ Moâtassim. . DR

Revue de presseKiosque360. L’adjoint du patron du PJD, Jamaâ Moâtassim, a secoué les piliers du parti et fissuré davantage sa direction en cumulant le poste de chargé de mission auprès du chef du gouvernement avec celui d’un dirigeant de l’opposition. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 27/10/2022 à 21h41

Les dirigeants et les militants du PJD ont été rudement secoués quand ils ont appris que Jamaâ Moâtassim, l’adjoint de leur secrétaire général, Abdelililah Benkirane, exerçait comme conseiller dans le cabinet du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 28 octobre, que cette double casquette a soulevé, chez les islamistes, plusieurs points d’interrogation sur ce cumul contre-nature. Ils s’interrogent, en effet, sur la possibilité de concilier deux positions extrêmes, dans l’opposition et la majorité, et d’exercer deux missions contradictoires pour défendre des convictions politiques discordantes.

Des sources indiquent que la commission de l’éthique du PJD va auditionner Moâtassim, en compagnie de Benkirane, pour qu’ils s’expliquent sur les tenants et aboutissants de cette affaire. Car l’adjoint de Benkirane, poursuivent-elles, porte atteinte à l’éthique de l’action politique en cumulant les fonctions de l‘opposition et de la majorité tout en amassant autant d’indemnités.

Les cadres du parti considèrent que la position de Benkirane demeure ambiguë en calant le parti dans une zone grise qui ne le place ni comme un soutien au gouvernement, ni comme un opposant. Pour éviter d’aggraver la crise de confiance régnant au sein de la direction du PJD, Benkirane a reconnu l’existence de cette étrange situation politique. Il a ainsi été obligé de publier un communiqué dans la nuit confirmant qu’il «est au courant que son adjoint Moâtassim travaille dans le cabinet du chef du gouvernement mais que son statut ne porte pas atteinte à l’éthique de l’action politique».

Le quotidien Assabah souligne que le patron des islamistes a indiqué que «Akhannouch a décidé de maintenir Moâtassim comme chargé de mission auprès de la primature et non pas comme conseiller, en raison de sa compétence».

Et Benkirane de reconnaitre qu’il ne s’est pas opposé à cette nomination sachant que son adjoint est à l’origine un fonctionnaire et qu’il n’y a rien de mal à ce qu’il donne un coup de main au chef du gouvernement: «La fonction de Moâtassim dans la primature n’est pas incompatible avec son poste de secrétaire général adjoint du parti. Bien plus, ce double statut ne l’empêche pas de contribuer au rôle que joue le PJD en tant qu’opposition», martèle l’inénarrable Benkirane.

Celui même qui a chargé Mouatassim de le représenter dans la rencontre qui a eu lieu entre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et les leaders de l’opposition. Il lui a même demandé d’informer Akhannouch qu’il veut se réunir, en aparté, avec lui pour éclaircir certains points.

Et pour cause, Benkirane ne fait pas confiance au premier secrétaire de l’USFP Driss Lachgar qui était présent à cette réunion. Le patron du PJD l’accuse d’avoir incité Akhannouch à former une coalition politique pour bloquer la formation du gouvernement qu’il comptait diriger en 2016.

Par Hassan Benadad
Le 27/10/2022 à 21h41