Un journal algérien au roi Mohammed VI: «Majesté, si seulement vous nous adoptiez!»

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le roi Mohammed VI. 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le roi Mohammed VI.  . dr

Dans une chronique publiée dans les colonnes de notre confrère algérien «Al Khabar», sous le titre «Majesté, si seulement vous nous adoptiez!», l’auteur Saâd Bouaqba sollicite le roi Mohammed VI pour venir en aide à l’Algérie. Emouvant!

Le 12/02/2016 à 16h10

C’est un appel du coeur adressé par un chroniqueur du quotidien algérien «Al Khabar» au roi Mohammed VI pour arrimer son pays à la locomotive de développement que connaît le royaume sur tous les plans.

«J’ai écrit ici même, il y a vingt ans, une chronique sous ce titre: Adoptez-nous, Majesté!», rappelle Saâd Bouaqba. «Dans cette chronique, j’évoquais la déception ressentie par le régime algérien alors sous le joug d’un embargo international sans faille à cause de la guerre civile qui s’était déclenchée en Algérie, au moment où feu Hassan II négociait avec l’Union européenne des projets économiques prometteurs, notamment un statut de partenariat privilégié dans le domaine des échanges commerciaux, de l’industrie et de la pêche maritime», se souvient encore le chroniqueur.

«Aujourd’hui, les accords conclus par le Maroc et l’Union européenne se soldent par des réalisations instituant une véritable renaissance dans le royaume frère, sans pétrole, ni gaz… le Maroc a monté des usines de fabrication de voitures européennes et asiatiques, produisant actuellement des dizaines de milliers de voitures couvrant le marché marocain et dont l’excédent est exporté à l’étranger… Ces usines emploient plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers marocains», observe l’auteur de la chronique. 

Evoquant les infrastructures marocaines, Saâd Bouaqba relève que «le royaume a réalisé des autoroutes selon des standards internationaux et à des prix inférieurs de moitié à ceux auxquels nous avons réalisé les nôtres». «Le Maroc a réalisé ses autoroutes grâce à un prêt international… et leur exploitation aujourd’hui contribue au remboursement de ce prêt !», fait-il valoir.

Et ce n’est pas tout ! «Le Maroc frère s’est doté aussi d’un Train à Grande Vitesse (…) mais quand ce projet a été proposé au président de l’Algérie, il leur a hurlé à la face : «Je ne veux pas de train à grande vitesse» ! Il veut un pays qui fonctionne au rythme de la tortue !», déplore le chroniqueur. 

Et ce n’est pas fini! «Bouteflika et compagnie ont gelé le projet «Desertec» qui leur a été proposé par l’Allemagne pour produire de l’énergie alternative… Peut-être l’Algérie aurait-elle décliné l’offre sur une recommandation de la France… Aujourd’hui, le Maroc a réalisé un mégaprojet solaire dans une région où se trouvait la plus grande prison au royaume… la région retrouve aujourd’hui la vocation de pourvoyeuse de lumières… En revanche, la région Oued Ennamouss demeure, chez nous, un triste symbole des années carcérales de sinistre mémoire» !

«Aujourd’hui, le Maroc frère négocie avec l’Union européenne un statut privilégié pour la circulation des personnes et des marchandises… parce que le Maroc a jeté les bases d’un réel décollage économique, à l’instar de celui lancé par la Turquie il y a vingt ans de cela… C’est pour cela que le roi Mohammed VI ne trouve aucun embarras à voir des figures de l’opposition se rendre en Algérie pour négocier la réouverture des frontières, sans qu’elles soient accusées de trahison à la nation marocaine, comme c’est le cas en Algérie quand il arrive à l’opposition de prendre une initiative politique, en interne ou à l’international ! L’auteur de ces lignes en sait d’ailleurs quelque chose !».

«Feu Hassan II eut dit : si seulement l’Algérie avait autorisé les islamistes à exercer le pouvoir ! A l’époque, cela avait été considéré comme une surenchère de la part du Maroc… Or, ne voilà-t-il pas le Maroc laisser l’expérience islamiste prendre son cours normal… à la faveur d’un miracle politique et économique ! Ne voilà-t-il pas l’opposition laïque marocaine venir en Algérie pour négocier la réouverture des frontières ! N’ai-je pas eu raison de dire il y a deux décennies: Veuillez nous adopter, Majesté!».

Par Ziad Alami
Le 12/02/2016 à 16h10