Un scrutin normal dans un royaume serein

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La campagne électorale est finie. Les Marocains vont décider de ceux et celles qui vont être aux commandes de la gestion du pays pendant les cinq prochaines années. Mais tous, ou presque, comprennent que l’intérêt général prime d’abord.

Le 07/10/2016 à 08h59

A voir le traitement réservé par les médias internationaux aux élections législatives du 7 octobre, le lecteur non averti croirait avoir affaire à quelque pays qui sort d’une guerre civile, d’un génocide ou, au moins, de quelque grave crise institutionnelle. D’ailleurs, a-t-on besoin d’observateurs internationaux pour aller scruter ce qui se passe ce vendredi dans nos bureaux de vote?

Or, il n’en est rien. Le royaume entame tout simplement un nouveau virage dans la consolidation de son modèle démocratique, celui qui ne saurait lui être dicté par qui que ce soit.

Le Maroc, pays ayant expérimenté le multipartisme et une culture de l’opposition depuis des décennies, entame la deuxième consultation élective après l’entrée en vigueur de la Constitution du 1er juillet 2011.

La première consultation s’est déroulée dans un contexte particulier, à savoir le fameux Printemps arabe (révolution du cumin pour certains) qui s’est transformé en un long et rude hiver.

Les urnes avaient à l’époque porté au pouvoir (avec le taux que l’on sait) le PJD comme ce fut le cas pour les islamistes en Egypte et en Tunisie.

Aujourd’hui, la donne a changé. Le PJD, dont les leaders se targuent d’avoir évité le pire au royaume, est devenu un parti presque normal mais qui doit encore faire beaucoup d’efforts d’adaptation et réviser ses positions sur plusieurs questions. La première étant celle de ses «allégeances». Car on ne peut pas prétendre être au service de son pays quand on roule pour un agenda qui se trame à Doha, le Caire ou Istanbul.

Du reste, des partis, comme ces formations de la FGD, ont fini par comprendre que pour participer au jeu politique, mieux vaut le faire de l’intérieur des institutions.

Pour nous autres journalistes, cela ferait un beau spectacle de voir une Nabila Mounib, lors des fameuses «jalassat 3oumoumiya», aux prises avec une ministre ou une députée PJD, de préférence Bassima Hakkaoui à défaut de Iîtimad Zahidi…

Quant au prochain gouvernement, les urnes nous le diront.

L’essentiel dans tout cela est que le Maroc passe ce cap sans trop de dégâts et qu’il garde cette image de pays modèle dans toute la région.

Votez en votre âme et conscience et demain sera un autre jour, mais pas trop différent des autres dans un pays réconcilié avec lui-même, stable et prospère malgré la rareté de ses ressources. 

Par Mohammed Boudarham
Le 07/10/2016 à 08h59