Un vote pour… adopter la langue dans l’enseignement primaire !

Revue de presseKiosque360. La question de la langue adoptée dans l’enseignement primaire continue de susciter un débat houleux au sein du Conseil supérieur de l’Education et de la Formation. Les divergences des membres du Conseil seront vraisemblablement tranchées par le biais du vote pondéré. Etrange solution !

Le 11/04/2015 à 06h14

Le président du Conseil supérieur de l’Enseignement, Omar Azziman, a fait savoir que son institution peut recourir au vote pour trancher dans les différends qui opposent les membres au sujet de la question linguistique en allusion au litige sur l’enseignement en Darija, écrit Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce week-end 11-12 avril. Azziman impute le retard accusé dans l’élaboration d’une feuille de route pour la réforme de l’enseignement, censée être fin prête en mars dernier, à la nécessité "d’élargir le débat sur les différentes questions, dont celle de la langue", en ajoutant : "Nous oeuvrons à trancher sur toutes les divergences en tentant de trouver un terrain d’entente qui rallie les orientations de la majorité écrasante du Conseil". Et d’insister qu’"à défaut, le statut du Conseil autorise de départager par le vote". Selon lui, relève le quotidien, le Conseil a émis des réserves quant au projet de réforme du secteur de l’Enseignement supérieur présenté par le ministre de tutelle, Lahcen Daoudi, relevant que la commission constituée pour examiner ce projet de réforme a conclu à la nécessité de revoir et de reformuler ce projet dont le contenu n’a pas été dévoilé.

Pour sa part Rahma Bourquia, membre du Conseil, a présenté une évaluation "alarmante" des 13 années de la mise en application de la Charte nationale de l’Education et de la Formation (2000-2013). Selon les données fournies, il a été constaté que le niveau de l’enseignement est "en deçà des attentes" malgré les budgets colossaux consacrés au secteur de l’enseignement, regrette le journal arabophone. Le rapport d’évaluation note que le budget alloué au secteur de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle a affiché une hausse de 22 milliards DH, passant de 24,8 milliards DH en 2001 à 62 milliards DH en 2011. D’après Rahma Bourquia, poursuit le journal, les ressources allouées à l’enseignement dépassaient les prévisions de la Charte de l’Education et de la Formation, déplorant que près de 3 millions d’élèves ont quitté l’école avant d’achever le cycle d’enseignement primaire et 300.000 ont arrêté leurs études avant de terminer le cycle d’enseignement qualifiant, déplore Akhbar Al Yaoum.

Le total est de 5 millions d’élèves ayant quitté les bancs de l’école lors des années de l’application de la charte. Un chiffre plus que parlant !

Par Samir Chennaoui
Le 11/04/2015 à 06h14