Une première en Belgique, deux Belgo-Marocaines nommées ministres au gouvernement fédéral

De g à d: Meryame Kitir et Zakia Khattabi

De g à d: Meryame Kitir et Zakia Khattabi . DR

C’est une première dans l’histoire politique de la Belgique. Deux femmes belgo-marocaines font partie du nouveau gouvernement fédéral de Belgique. Elles sont respectivement originaires de Tétouan et de Ouarzazate.

Le 01/10/2020 à 11h50

Deux Belgo-Marocaines ont hérité de portefeuilles ministériels de la plus haute importance dans l’actuelle formation que mène le libéral flamand Alexander De Croo. Il s’agit de Zakia Khattabi et de Meryame Kitir, respectivement chargées de «l’Environnement, le climat, le Green Deal et le Développement durable» et de la «Coopération au développement et la Politique de la Ville».

Née en 1976 de parents marocains originaires de Tétouan, assistante sociale de par sa profession, Zakia Khattabi est passée par des établissements relevant de l'enseignement catholique avant d'obtenir une licence en travail social à l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Cette ancienne co-présidente du parti des Verts belges a été élue pour la première fois au Parlement bruxellois en 2009, pour ensuite rejoindre l'assemblée de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Sénat, où elle s’est fait remarquer en commission de la Justice avant d'en devenir cheffe de groupe, en 2012.

Deux initiatives ont marqué la carrière politique de la nouvelle ministre de l’Environnement et du développement durable. D’abord en février 2013, lorsqu'elle a déposé une proposition de loi sur la lutte contre l'islamophobie, n’hésitant pas à la comparer à l'antisémitisme. Puis, en mars 2018, face à la montée du nombre de décès de femmes victimes de violences en Belgique, Zakia Khattabi a lancé un appel pour faire reconnaître le féminicide dans le corpus les lois belges.

Issue elle aussi de parents marocains, quant à eux originaires de Ouarzazate, Meryame Kitir, a été nommée ministre de la Coopération au développement et de la Politique de la Ville. Septième enfant d’une fratrie qui en compte 11, la mère de la ministre est décédée quand elle n'avait que deux ans, et elle a perdu son père, alors qu'elle venait d'obtenir sa majorité, à ses 18 ans. Le père de Meryame Kitir avait émigré dans les années soixante en Belgique, pour travailler dans les mines du Limbourg.

Aujourd'hui âgée de 40 ans, Meryame Kitir a entamé sa carrière en 1999, en intégrant l’usine Ford de Genk, en tant que simple ouvrière, où elle s’est engagée en tant que déléguée syndicale, pour le syndicat socialiste FGTB. Elle a très vite été repérée par Steve Stevaert, alors président du parti socialiste flamand, et a intégré sa "dream team", avant d'être élue au conseil communal de Maasmechelen, en 2006, puis à la Chambre, suite aux élections fédérales de 2007.

Le 25 octobre 2012, réagissant à la décision de fermer l'usine Ford de Genk en 2014, Meryame Kitir prononce un discours qui marque les esprit de l'ensemble des parlementaires, tous partis confondus, et qui marque aussi un tournant dans sa carrière politique.

Réélue en 2014, puis désignée comme cheffe de groupe, elle devient l'une des figures de l'opposition au gouvernement dirigé par Charles Michel.

Le gouvernement De Croo, qui a prêté serment ce jeudi devant le Roi des Belges comprend également une autre figure politique issue de l’immigration. Il s’agit du jeune député belgo-irakien Sammy Mahdi, nommé, lui, secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration.

Par Wadie El Mouden
Le 01/10/2020 à 11h50