USFP-Polisario: Driss Lachgar ou la méthode de l'esquive

Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP.

Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP. . DR.

Dix jours se sont écoulés depuis le vote USFP en faveur de l’adhésion d’une entité estudiantine du Polisario au sein de l’Union internationale de la jeunesse socialiste. Et le parti de Driss Lachgar ne veut toujours rien assumer réellement. Déconcertant!

Le 08/03/2016 à 20h00

Rappelez-vous! Le 28 février dernier, une entité estudiantine du front Polisario avait réussi à se faire admettre en tant que membre observateur au sein de l’Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY). Une adhésion qui devait naturellement inquiéter la délégation de la Jeunesse USFP pourtant présente en force au Congrès de l’IUSY qui s’est déroulé du 27 au 28 février à Tirana, capitale de la république d’Albanie. Or, c’est par la Jeunesse USFP que le scandale arrive. L’adhésion de l’entité ennemie n’aurait jamais pu avoir lieu si nos jeunes socialistes n’avaient pas eux-mêmes voté pour !

L’information qui nous est parvenue droit du «pays des Aigles», en ce triste dimanche 28 février, fait l’effet d’un coup de tonnerre. De quel droit, et du haut de quelle irresponsabilité, la Jeunesse d’un parti national marocain, ayant défendu bec et ongles, durant toute son histoire, la principe sacré de l’intégrité territoriale du royaume, s’est-elle permis de cautionner la présence, fut-elle «symbolique», d’une entité fantoche, qui plus est, à la solde du Polisario et d’un Etat algérien délibérément hostile à la marocanité du Sahara, au sein de l’Union internationale de la jeunesse socialiste ?

Une question que se serait posé tout Marocain et à laquelle Le360 a confronté la direction de l’USFP, sans que la moindre explication nous ait été fournie. Ici, un Driss Lachgar qui allègue des «ennuis de santé», là un Younès Moujahid, membre du BP de l’USFP, qui affirme «ne pas savoir ce qui s’est vraiment passé»… Un silence de marbre que l’on a cru bon attribuer à l’état de choc face à une «initiative» le moins que l’on puisse dire «déconcertante».

Dix jours se sont maintenant écoulés depuis ce vote scandaleux et, toute déception bue, après toute cette période d’attente, on a cru opportun de relancer le Premier secrétaire de l’USFP sur la même question, d’autant plus opportun que ce dernier se serait remis de ses «ennuis de santé» ! Mais quelle n’a été notre surprise d’entendre monsieur Lachgar sortir, de son «attirail», une nouvelle allégation que voici : «Je suis en réunion»!

Mais face à l’insistance du journaliste du Le360 et, du coup de l’opinion publique qui a besoin d’être édifiée sur cette affaire, monsieur Lachgar indique qu’un «communiqué» était en cours d’élaboration pour apporter les éclaircissements nécessaires et qu’il nous sera «communiqué» le jour même.

C’est chose faite. Sauf que ledit communiqué, daté du lundi 7 mars, ne répond en aucun cas à la vraie question du vote.

Driss Lachgar, adepte de l’embrouille !A toutes fins utiles, il faut bien noter que la vraie question sur le vote problématique a été esquivée. Dans ledit communiqué, le Bureau politique de l’USFP indique avoir «pris note du rapport de la délégation de la Jeunesse ittihadia ayant pris part au Congrès de l’Union internationale de la jeunesse socialiste». «Après un débat élargi sur les interprétations tendancieuses faites de cette participation, le Bureau politique a passé en revue les campagnes de parasitage et les accusations de trahison visant le parti, sa direction et ses cadres, du Congrès du sommet africain à Naïrobi à celui de Tirana, en passant par les Conseils de l’Internationale socialiste, notamment ceux de Lisbonne, New-York…

Jusque-là, rien sur ce qui s’est passé à Tirana. A part, -et vous vous en seriez rendu compte-, cette posture victimaire, voire paranoïaque, dans laquelle voudrait sciemment se mettre le parti de Driss Lachgar.

«Face à ces campagnes désespérées, nous réaffirmons aux bases de notre parti et à l’opinion publique notre engagement à continuer de défendre notre intégrité territoriale et notre détermination à continuer à militer, avec persévérance et en toute indépendance, en tant que prolongement du mouvement populaire de libération, et aux côtés de toutes les forces nationales, en faveur des fondements de la Nation», peut-on encore lire dans ledit communiqué.

Remarquez par vous-mêmes que ledit communiqué, alambiqué, est resté très évasif sur l’affaire de Tirana. Pas un clou d’explication, ni de précision, encore moins de clarification par rapport à ce scandale. Gros scandale!

Par Ziad Alami
Le 08/03/2016 à 20h00