Vidéo. Affaire Hamieddine: Ramid bientôt poursuivi en justice?

khalil Essalak

Le 14/12/2018 à 19h39

VidéoComposé de plusieurs associations de magistrats, le Collectif pour la défense de l’indépendance de la justice a tenu, ce vendredi 14 décembre à Casablanca, une conférence de presse au sujet de l'affaire Hamieddine. Les récentes déclarations de Mustapha Ramid ont tout particulièrement été évoquées.

Les magistrats du Maroc sont en colère et l'ont fait savoir, au cours d'une conférence de presse, en cette fin d'après-midi à Casablanca.

La récente sortie sur Facebook de Mustapha Ramid, remettant en cause l'indépendance de la justice, alors même qu'il est ministre d'Etat chargé des Droits de l'homme, et donc tenu à un devoir de réserve, et qu'il a été, par ailleurs, leur ancien ministre de tutelle, sous le précédent gouvernement, a déclenché leur ire. 

Mustapha Ramid avait voulu, dans un tonitruant post sur Facebook, voler au secours de Abdelalil Hamieddine. Ce membre de son parti, le PJD, est actuellement poursuivi pour "homicide volontaire" par un juge d'instruction de la cour d'appel de Fès. Une affaire qui remonte à 1993, celle de l'assassinat à Fès d'un étudiant d'extrême-gauche, Benaïssa Aït El Jid, et pour laquelle de nouveaux éléments ont été apportés. 

Au cours de cette conférence de presse, le président de l'Amicale Hassania des magistrats, Abdelhak El Aiassi, a estimé que les déclarations de Mustapha Ramid sur un réseau social sont "une atteinte à l'autorité judiciaire, [et] portent préjudice à l'indépendance de la justice et à la dignité des hommes de loi". 

Abdelhak El Aiassi a également insisté sur le fait que le cas de Abdelali Hamieddine se trouve actuellement entre les mains de la justice, qui détient toutes les prérogatives pour y statuer, selon la loi.

"Nous récusons qu'une affaire soumise à la justice soit l'objet de surenchères politiques", a-t-il tonné.

Une commission doit voir le jour. Aux membres qui la composeront de décider s'il y a lieu de poursuivre Mustapha Ramid pour ses propos. Des suites judiciaires ne sont en effet pas à écarter, les magistrats s'estimant offensés par les propos de leur ancien ministre de tutelle. 

Par Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 14/12/2018 à 19h39