Vidéo-diapo. Enlèvement d’un cadre du Polisario à Alger: quand les proches de la victime brisent le mur de la peur

DiaporamaSept jours après le sit-in observé devant la représentation du HCR, à Rabouni, la famille et la tribu de l’ex-conseiller polisarien aux droits de l’homme, Ahmed Khalil, enlevé il y a dix ans à Alger, ont de nouveau manifesté en masse, hier, pour exiger le retour du disparu «mort ou vivant».

Le 07/02/2019 à 12h58

Rassemblement devant la représentation du HCR, à Rabouni.  . DR

Une nouvelle vague de colère secoue les colonnes chancelantes du QG du Polisario, à Rabouni. Une semaine après le sit-in observé devant la représentation du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), les membres de la famille et de la tribu d’Ahmed Khalil, «Souaada», ont à nouveau afflué en masse, hier mercredi 6 février, devant la représentation onusienne et le siège du secrétariat du polisario, à Rabouni, pour exiger la vérité, toute la vérité, sur le sort d’Ahmed Khalil, disparu il y a dix ans dans des circonstances mystérieuses à Alger.

Femmes, vieux, jeunes et moins jeunes, voire des enfants, arrivés en convois sur les lieux, ont bravé le dispositif répressif imposé par les milices séparatistes, pour dire leur colère contre l’omerta imposé sur la disparition de celui qui était pourtant le chef de la sécurité des camps de Tindouf, avant d’être nommé en 2005 conseiller aux droits de l’homme auprès du défunt chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz.

10 ans après sa disparition, en 2009, à Alger, alors qu’il était mandaté par sa hiérarchie pour animer dans la capitale algérienne une conférence sur les «droits de l’homme à Tindouf», le mystère demeure entier. L’omerta imposée par Alger et le Polisario sur cette disparition laisse planer la question de savoir si Ahmed Khalil n’a pas été victime d’un guet-apens tendu par les services algériens en l’entraînant vers Alger et s’en débarrasser une bonne fois pour toutes tellement les secrets qu’il détenait sur l’héritage séparatiste, lourd en violations, étaient compromettants.

Mais passons, car les proches de la victime veulent au moins être fixés sur son sort. Mort, ils invoquent le droit de pouvoir faire leur deuil. Vivant, ils veulent savoir dans quel bagne, à Alger ou Tindouf, il est écroué! Autrement dit, ils veulent savoir s’il est mort ou vivant. Sauf que sur cette exigence, ni Alger ni le polisario ne veulent rien entendre!

D’où cette levée de boucliers chez la famille et la tribu du disparu, qui, à la faveur d’une colère enflante, sont déterminés à aller jusqu’au bout pour exiger le retour du leur «mort ou vivant»! «Point de répit, point de répit jusqu’au retour de Khalil», s’époumonaient-ils à répéter à gorge déployée hier mercredi, une première fois devant la représentation du HCR, ensuite devant le siège du secrétariat national du Polisario, à Rabouni.

«Point d’alternative, point d’alternative à la détermination du sort de Khalil», ont-ils encore entonné, sous le regard perplexe de quelques nervis séparatistes visiblement impressionnés par l’audace des manifestants, et cette présence en masse et en force de femmes prêtes à en découdre pour que la vérité éclate au grand jour.

Des salves de youyous ponctuaient les slogans dénonciateurs de l’hypocrisie du front Polisario et de son mentor algérien, sur le registre noir de l’humanitaire. «Ils sont où les droits de l’homme?», répétaient à l’envi les manifestants, sous le regard médusé de robocops séparatistes déployés autour du QG du secrétariat du Polisario, où se terre le maton en chef, Brahim Ghali, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par José de la Mata, magistrat auprès de l’Audience nationale, plus haute juridiction en Espagne. 

L'étau se resserre ainsi autour de cette direction séparatiste corrompue et répressive, aussi bien en interne qu'à l'extérieur du goulag de Tindouf. Seul hic: le silence de mort observé hypocritement par les preux chevaliers blancs du droit-de-l'hommisme bon teint! 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 07/02/2019 à 12h58