Vidéo. Les images chocs qui prouvent l'implication de l'armée algérienne dans le drame des réfugiés syriens

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Dimanche 23 avril, l'ambassadeur du Maroc à Alger a été convoqué par le département Lamamra pour se voir signifier "le rejet catégorique des graves accusations portées par les autorités marocaines" suite au refoulement de migrants syriens vers la région de Figuig. La réponse désarmante de Rabat.

Le 25/04/2017 à 16h34

Les images parlent d'elles-mêmes. Ce sont celles qui viennent d'être fournies par les autorités compétentes des Forces armées royales (FAR) et qui ont été diffusées, hier lundi 24 avril, sur la chaîne de télévision Medit1 TV. Ces images inédites démontrent, d'une manière qui ne laisse pas de place au doute, l'implication avérée des autorités d'Alger, très précisément des unités de l'armée algérienne (Armée nationale populaire, ANP), dans le refoulement, dans la nuit du 17 au 18 avril, d'une vague de migrants syriens vers la ville frontalière marocaine de Figuig. 40 Syriens ont en effet été repérés dans la nuit du 17 au 18 avril par les Forces armées royales au niveau de la région de Figuig.

Sur les images tournées et fournies par les FAR, les migrants syriens paraissent arpenter le mont Sidi Youssef sur le sol algérien, à 600 mètres de la frontière algéro-marocaine.

Mais pis que pire, d'autres images montrent des camions en provenance de l'intérieur du territoire algérien convoyant les dizaines de migrants syriens vers la frontière commune, ce qui prouve de manière irréfutable l'implication des autorités algériennes dans leur déportation.

Et ce n'est pas tout. D'après les images, les migrants syriens ont bel et bien traversé la frontière algérienne en direction de la région de Figuig. C'est à ce moment-là qu'une unité des Forces armées royales est intervenue. Le constat établi par l'unité des FAR chiffre le nombre des arrivants syriens à 40. Il indique aussi l'état de précarité dans lequel se trouvaient les migrants, 12 femmes, 12 hommes et 16 enfants, arrivés dans des conditions pour le moins atroces.

On peut aisément constater l'encerclement des migrants par des unités de l'armée algérienne, alors qu'ils devaient s'approvisionner en eau avant d'être repoussés vers la frontière.

Pour rappel, le ministère des Affaires étrangères a convoqué, samedi 22 avril à son siège à Rabat, l'ambassadeur algérien pour lui faire part "des témoignages et des photos attestant irréfutablement que les migrants syriens ont traversé le territoire algérien entre le 17 et le 19 avril avant d'accéder au Maroc".

"En raison des conditions météorologiques actuelles et des distances parcourues, ces personnes ne pouvaient se déplacer à travers le territoire algérien sans être notifiées ou interceptées par les autorités de ce pays", a souligné le MAECI dans un communiqué.

"L’Algérie doit assumer sa responsabilité politique et morale à l’égard de cette situation, indique le communiqué, relevant que le drame humanitaire que vivent ces populations syriennes ne devrait pas constituer un élément de pression ou de chantage dans le cadre de l’agenda bilatéral".

"Il est immoral et contraire à l’éthique de manipuler la détresse morale et physique de ces personnes, pour semer le trouble au niveau des frontières maroco-algériennes", déplore la même source. A juste titre, car le drame des réfugiés, syriens ou autres, que la guerre civile et la précarité ont conduits vers d'autres pays, ne saurait en aucun cas être instrumentalisé à des fins politiciennes.

Par Ziad Alami
Le 25/04/2017 à 16h34