Vidéo. L'Istiqlal propose des recommandations concrètes pour le projet de loi sur les usages légaux du cannabis

Le360

Alors que la Commission parlementaire de l'Intérieur reprend, ce mercredi 28 avril 2021, l'examen du projet de loi sur les usages légaux du cannabis, l'Istiqlal (opposition) a saisi la balle au bond pour proposer une série de recommandations visant à assurer la réussite ce "grand chantier".

Le 28/04/2021 à 14h31

Ces recommandations, dont la principale concerne le remplacement des plants actuels de cannabis par une autre variété de cannabis, spécialement dédiée aux usages de la médecine et de l’industrie, ont été émises lors d'une journée d'étude, tenue hier, mardi 27 avril 2021 à Rabat.

La rencontre a vu la participation du Secrétaire général du parti, Nizar Baraka, des membres du Comité exécutif, ainsi que de députés et d’experts istiqlaliens, dont Driss Benhima, ex-directeur général de RAM et ancien patron de l'Agence de développement des provinces du Nord.

Dès l'ouverture des débats, le chef de l'Istiqlal a rappelé que son parti a été le premier à avoir élaboré en 2013 une proposition de loi, réaffirmant son soutien à "cette expérience marocaine". 

Mais, "il faut, a-t-il dit au départ, remplacer d'abord le plant actuel du kif par un autre plus performant sur les plans médical et industriel".

"Il faut aussi décréter dès maintenant une amnistie au profit des 50.000 cultivateurs de la région du Rif poursuivis pour l'exercice d'une activité interdite", a souligné le patron de l'Istiqlal. Il a aussi préconisé "la délimitation finale des zones de culture et créer par ailleurs une coopérative qui regrouperait les cultivateurs de la région".

Selon Nizar Baraka, l'Agence nationale chargée de la culture du cannabis à usages médical et industriel devra veiller à développer les investissements et à partager une partie des recettes avec la région, en vue de sortir les montagnes du Rif du sous-développement et de la pauvreté.

Noureddine Moudiane, chef du groupe parlementaire de l'Istiqlal, né dans le Rif, plus précisément à Al Hoceïma, a abondé dans le même sens, proposant que cet "immense chantier soit encadré par des mesures concrètes", afin de lui garantir un bon aboutissement. Pour lui, ce projet de loi va être adopté lors de cette session d'avril du Parlement, le gouvernement ayant exprimé sa détermination à aller au bout du processus législatif.

Enfin, l'Istiqlal a appelé à l'ouverture d'un large dialogue dès maintenant avec les cultivateurs, les habitants du Rif et la société civile, pour recueillir et inclure leurs suggestions dans les prochains textes de loi devant régir et encadrer l'Agence nationale dédiée à la culture du cannabis.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 28/04/2021 à 14h31