Vidéo. Mustapha Sehimi explique pourquoi le Maroc n'acceptera jamais l'élargissement du mandat de la Minurso

Le360

En décryptant la récente résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le Sahara, le politologue Mustapha Sehimi estime que le Maroc n'acceptera jamais l'élargissement du rôle de la Minurso car cela porterait atteinte à "ses droits fondamentaux et à sa souveraineté".

Le 06/05/2019 à 14h43

Mustapha Sehimi explique que la résolution 2468 évoque la nature et le rôle de la Minurso en rappelant que la résolution d'avril 1991 qui a créé cette mission fixe à celle-ci un mandat précis, lié à «la surveillance du cessez-le-feu, à l'identification des électeurs et à l'organisation et la proclamation du résultat du référendum».

Cet expert indique que, dans ses attributions définies par la résolution de 1991, "il ne reste qu'un seul point, à savoir la surveillance du cessez-le-feu car tout simplement le Conseil de sécurité a considéré en 2006 et 2007 que l’option d'un référendum n'était ni réalisable, ni praticable".

Donc, le spectre des compétences de la Minurso a été réduit à la surveillance du cessez-le-feu.

Pour le politologue, "l'idée de faire de la Minurso quelque chose d'autre n'est pas acceptable".

Ce professeur de droit international s'est en outre interrogé sur la mention incluse dans la résolution 2468 invitant la Minurso à jouer pleinement son mandat en agissant auprès de tous les interlocuteurs.

"De quoi parle-t-on lorsqu'on évoque le terme "interlocuteurs"?", s’interroge Mustapha Sehimi.

Et de poursuivre que "les seuls interlocuteurs sont le Maroc, les FAR et les autorités locales. Il n’y a pas d'autres interlocuteurs que les corps constitués et élus du Sahara marocain".

Pour conclure, Mustapha Sehimi a estimé que la résolutions 2468 est "globalement satisfaisante car elle réitère les positions déjà affirmées dans de précédentes résolutions, à savoir qu'il n'y a pas d'autre issue à la solution de ce conflit artificiel qu'un règlement politique, négocié. C'est-à-dire une solution juste et durable sur la base de deux principes: le compromis et le réalisme".

Fait notable: cette résolution cite cinq fois l'Algérie comme partie prenante dans ce conflit. 

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 06/05/2019 à 14h43