Vidéo: quand la très «neutre» Algérie saisit des ouvrages avec la carte intégrale du Maroc

L'édition 2018 du Salon international du livre d'Alger.

L'édition 2018 du Salon international du livre d'Alger. . DR

Ne cessant de clamer sa «neutralité» légendaire dans l’affaire du Sahara, l’Algérie multiplie pourtant les preuves du contraire. Dernier exploit en date: la saisie de livres comportant la carte du Maroc dans son intégralité, et donc avec son Sahara.

Le 05/11/2018 à 11h23

En matière de cohérence entre discours et actes, le voisin algérien a vraiment un long chemin à faire. Voici un pays qui ne cesse de clamer sa «neutralité» dans l’affaire du Sahara, refusant catégoriquement de se présenter, comme il le devrait, comme partie prenante à un conflit fabriqué de toutes pièces depuis sa capitale. Et c’est pourtant ce même pays qui ne cesse, par les actes, de se mouiller, balayant ainsi d'un revers de la main la posture qu'il proclame sans conviction.

Dernier exemple en date, l’actuelle tenue de la 23e édition du Salon international du livre d’Alger (le Sila 2018) auquel le Maroc participe. Au cours de cet événement, les autorités algériennes n’ont pas hésité à saisir des ouvrages (des dictionnaires) comportant des cartes où le royaume est présenté dans son intégralité, donc avec ses provinces du sud. Si ce n’est pas là une preuve irréfutable du parti-pris algérien dans ce conflit...

Dans une interview accordée à Annahar TV, organe, par excellence, de la propagande de la présidence algérienne, un haut gradé de la douane du pays voisin n’est pas peu fier d’annoncer et d’expliquer cette saisie.

«Nous avons procédé hier (samedi 3 novembre, ndlr) à la saisie et au retrait de nombre de dictionnaires affirmant que le Sahara occidental fait partie du Maroc. En Algérie, ces cartographies sont interdites», a ainsi affirmé Bouzid Dahia, chef d'inspection divisionnaire des douanes de Bordj El Bahri.

Bouzid Dahia a été, avec cette déclaration lapidaire, quasiment applaudi par le journaliste animateur de l’interview, qui n’a pas manqué de le féliciter, rappelant, à cette occasion, qu’un livre algérien avec une carte du Maroc tronquée de son Sahara a été interdit lors d’un salon du livre organisé au Maroc.

«C’est la réponse du berger à la bergère et je vous en salue», a dit le journaliste, pourtant censé, de par sa profession, marquer une certaine distance par rapport à la position de son hôte.

Journaliste comme interviewé oublient seulement que le Maroc est dans son plein droit de défendre son intégrité territoriale. Il revient plutôt aux autorités algériennes de soigner leur discours et, surtout, de le rendre cohérent. Pourquoi pousser le zèle jusqu'à interdire un livre d'un salon organisé en Algérie, rien que parce qu'il comporte la carte du Maroc avec son prolongement saharien? Si le conflit du Sahara est une "question de principe", comme le proclament les caciques d'Alger, pourquoi alors mobiliser toutes les administrations de l'Etat, y compris les douanes, pour faire de ce sujet une question nationale? Décidément, le voisin de l'est oublie souvent qu'il donne lui-même les preuves de son implication dans le conflit du Sahara. Un conflit qui n'aurait jamais existé sans l'implication financière, diplomatique et militaire d'Alger.

Par Tarik Qattab
Le 05/11/2018 à 11h23