Vidéo. Rabat: une session du conseil de la ville tourne au pugilat entre PAMistes et PJDistes

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Une session de la mairie de Rabat, tenue aujourd’hui, a tourné au pugilat entre conseillers du PAM et ceux du PJD. Les élus qui en sont arrivés aux mains se rejettent la responsabilité de ce grave incident.

Le 19/02/2016 à 19h00

C’est un triste spectacle qu’ont offert à l’assistance, aujourd’hui à la mairie de Rabat, les conseillers du PJD et ceux du PAM. Avant même d’entamer cette session consacrée au vote du budget, les choses ont dégénéré entre les deux formations politiques dont les élus ont fini par en venir aux mains.

«Au moment où il comptabilisait les élus présents pour passer au vote d’un point de l’ordre du jour, Hicham Lahrech, secrétaire du conseil, a été mis à terre par des conseillers du PAM», déclare à Le360 Mohamed Sadiki, maire PJDiste de Rabat.

«Ils savaient que nous disposions d’une confortable majorité pour voter tous les points. Ils ont donc décidé de tout faire capoter en recourant à la violence», accuse encore Mohamed Sadiki qui ajoute que même le représentant de l’autorité (SG de la Wilaya) a été violenté. L'estrade aussi a été renversée et des équipements ont été endommagés.

«Les choses ne se sont pas passées de la sorte», répond un conseiller du PAM. «Mohamed Sadiki voulait passer directement au deuxième point à l’ordre du jour sans prendre l’avis de personne. Etre majoritaires ne veut pas dire imposer sa volonté à tout le monde», ajoute notre interlocuteur.

Quant à ce fameux deuxième point, on apprend qu’il est relatif aux budgets affectés aux arrondissements de Rabat, au total de cinq et dont quatre sont dirigés par le PJD.

Si ces budgets ne sont pas votés lors de cette session, qui a finalement été reportée sine die, les cinq arrondissements devraient alors fonctionner avec les reliquats de l’année 2015. Exemple: l’arrondissement Agdal-Riad devrait se suffire de 6 au lieu de 12 millions de dirhams.

«Une option qui n’arrange pas le PJD, à quelques mois des élections», commente un élu de l’opposition.

Mais, de là à en venir aux mains, un pas est franchi. «Le maire aurait pu dépasser cette situation et d’autres situations similaires s’il avait opté pour le dialogue avec l’opposition comme le faisaient ses prédécesseurs», réagit pour sa part Mehdi Bensaid, député et membre du conseil de la ville.

Mais cette affaire aura des suites avec le PJD qui ne compte pas s’arrêter à ce stade.

Par Mohammed Boudarham
Le 19/02/2016 à 19h00