Vidéo. Sahara: pour Bachir Dkhil, "l'Algérie fuit les tables rondes pour préserver son fonds de commerce"

Bachir Dkhil, ancien dirigeant du Polisario, revient sur la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Bachir Dkhil, ancien dirigeant du Polisario, revient sur la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l’ONU. . Brahim Mousaaid /Le360

Le 01/11/2021 à 15h58

VidéoBachir Dkhil, ancien dirigeant du Polisario, connu pour son franc-parler, a qualifié de grande victoire pour le Maroc la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l’ONU. Il estime que le refus d’Alger d’assister aux tables rondes constitue une fuite en avant. Une de plus.

«C'est une résolution qui accorde la prééminence aux tables rondes, seul espace de pourparlers et de dialogue pour une solution politique applicable et consensuelle», a affirmé Bachir Dkhil, un des membres fondateurs du Polisario, dans un entretien avec Le360. «La solution du conflit passe par des pourparlers et des tables rondes. Donc, le refus du régime algérien de poursuivre dans cette option signifie qu'il fuit la solution, il se dérobe au profit de ses propres desseins», a martelé l'ancien responsable des séparatistes.

Selon Bachir Dkhil, la résolution «cite quatre fois la nécessité de tenir les tables rondes et évoque quatre parties liées au conflit». «Ce n'est plus le cas de deux parties tel qu'elles étaient citées précédemment, mais quatre parties mentionnées par la résolution 2602 à savoir le Maroc, l'Algérie, le Polisario et la Mauritanie», a expliqué Bachir Dkhil estimant au passage que le régime militaire d'Alger «instrumentalise le conflit du Sahara à des fins politiques internes».

D'après lui, ce régime «veut convaincre, sans succès, ses citoyens que les problèmes de l'Algérie viennent de l’étranger». L'ancien responsable du Polisario a enchaîné en parlant des camps de Tindouf où sont séquestrés depuis 50 ans des réfugiés sahraouis. Ces camps constituent, a-t-il ajouté, un fonds de commerce exploité par Alger pour contrecarrer les intérêts du Maroc.

«La communauté internationale n'est pas dupe. C'est pour cette raison qu'elle a insisté sur les tables rondes», poursuit-il et d'ajouter que «désormais, le refus des tables rondes constitue un problème entre la communauté internationale et le régime algérien et non pas le Maroc». Et d'estimer par ailleurs que «ni l’Algérie, ni les séparatistes ne peuvent mener une guerre contre le Royaume. Ils ont perdu la guerre durant les 16 ans qu'a duré le conflit armé et ce, avant la signature en 1991 du cessez-le-feu».

Pour Bachir Dkhil, «le Polisario ne représente que lui-même, car les vrais représentants des Sahraouis sont dans les Provinces du Sud du Maroc. Ce sont les élus sahraouis qui ont gagné les élections du 8 septembre 2021». Et de conclure que ces Sahraouis, constitués en grande partie de jeunes hommes et de jeunes femmes, sont les grands vainqueurs, au côté du Maroc, de cette large consultation populaire.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 01/11/2021 à 15h58