Vidéos. Voici comment l'Algérie apporte la preuve qu’elle est bel et bien un pays ennemi du Maroc

Abdelmadjid Tebboune avec des généraux de l'armée algérienne.

Abdelmadjid Tebboune avec des généraux de l'armée algérienne. . DR

Le 14/05/2020 à 21h20

VidéoL’ambassadeur marocain à Alger a été convoqué ce jeudi par le MAE algérien au sujet des propos prêtés au consul du Maroc à Oran. Quand bien même ce dernier aurait affirmé que l’Algérie est un «pays ennemi», les actes d’animosité à l’égard du Maroc au sommet de l’Etat algérien lui donneraient raison.

Certains médias et réseaux sociaux proches du pouvoir algérien s’enflamment autour de propos attribués à un diplomate marocain. Le consul marocain à Oran est accusé d’avoir qualifié l’Algérie de «pays ennemi» devant des ressortissants marocains bloqués sur place. Mais tout laisse croire que la vidéo qui circule en ce sens a été traficotée pour y ajouter la phrase incriminée.

D’ailleurs à la lecture d’une dépêche de l’Agence de presse algérienne (APS) de ce jeudi 14 mai, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a convoqué l’ambassadeur marocain à Alger, Hassan Abdelkhalek, pour «le confronter aux propos du consul général du Maroc à Oran lors d’un échange avec des citoyens marocains» où il aurait qualifié l’Algérie de «pays ennemi». Or l’APS, en usant du conditionnel (qui n’est pas dans ses habitudes), pour écrire «si (la qualification) venait à être établie» montre déjà que cette affaire n’est autre qu’un nouvel acte d’animosité algérienne monté contre le Maroc.

Le terme animosité est en effet au cœur de cette campagne savamment orchestrée. Alors, prenons le temps, en toute sérénité, d’analyser ce terme qui semble offusquer le pouvoir algérien.

Tout d’abord, ce terme signifie étymologiquement «la violence, l’agressivité qui se manifeste dans l'attitude, les propos, et qui traduit des dispositions malveillantes». Le terme ennemi renvoie, quant à lui, à «une personne, groupe, pays qui combat dans un camp opposé, en particulier en temps de guerre». Or c’est justement ce sentiment d’animosité à l’égard du Maroc qui se manifester aussi bien par les déclarations des hauts responsables algériens qu'à travers les médias officiels de ce pays.

Sans remonter jusqu’à l’époque de la présidence de Houari Boumediene, qui n’est plus de ce monde, passons en revue les actes et déclarations des actuels détenteurs du pouvoir en Algérie.

Mais avant le déroulé des manifestations contemporaines d’animosité de l’armée, du président et des ministres algériens contre le Maroc, il convient de prendre la mesure de la haine viscérale du pouvoir algérien contre le Maroc, en rappelant l’épisode de la bataille d’Amgala en 1976 quand les Forces armées royales ont fait prisonniers des centaines d’officiers de l’armée de Houari Boumedienne. Ce dernier croyait ainsi, à travers cet appui direct et flagrant au Polisario, pouvoir s’opposer militairement au parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc.

Sauf que lors de cette cuisante défaite, deux officiers algériens, qui se feront bien remarquer quatre décennies plus tard par une haine féroce contre le Royaume, ont pu sauver leur peau en prenant la fuite, abandonnant de la sorte les soldats sous leur responsabilité. Il s’agit des généraux Ahmed Gaid Salah et Said Chengriha, soit le précédent et l’actuel chef d’état-major de l’armée algérienne.

Ephéméride qui prouve que l’Algérie considère le Maroc comme un ennemi

Entre le 14 et le 16 mars 2016, lors de manœuvres militaires de l’armée algérienne et du Polisario tenues à la frontière du Maroc, à Tindouf, le général Saïd Chengriha, aujourd’hui chef de l’état-major par intérim de l’armée algérienne, et actuel homme fort du régime, avait déclaré: le Maroc est un «ennemi des Sahraouis et de l’Algérie». Dans cette même tirade d’une violence inouïe, il avait qualifié le Sahara marocain de «territoire injustement spolié par le tyrannique occupant marocain». Il n’a par ailleurs fait aucun effort pour dissimuler l’appui militaire algérien au Polisario, qu’il a qualifié d'«échange d’expérience» entre l’armée nationale populaire algérienne et le Polisario. Son compagnon d’armes, le général à la retraite Abdelaziz Moujahid est même allé plus loin en affirmant, le 27 mai 2018, que la relation entre le Maroc et l’Algérie était «condamnée». Il a qualifié au passage le Maroc de «supplétif des stratégies hégémoniques colonialistes et impérialistes occidentales et sionistes».

Pire, et en plein milieu d’une pandémie meurtrière, qui met à l’épreuve tous les Etats, l’armée algérienne a organisé, le 5 mai courant, des manœuvres militaires à munitions réelles supervisées au plus haut niveau aux frontières du Maroc. Le général Said Chengriha avait lié, à l’occasion de ces manœuvres, la bande frontalière avec le Maroc à «tous les fléaux et les menaces» pour l’Algérie.

Pour sa part, le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a, depuis son investiture il y a moins de cinq mois, fait preuve d’une rare animosité envers le Maroc à travers pas moins d’une dizaine de déclarations visant le Royaume.

Le jour même de sa proclamation comme vainqueur de la présidentielle algérienne, le 12 décembre dernier, il s’est attaqué à l’intégrité territoriale: «Je souligne clairement que le Sahara occidental relève d'une question de décolonisation qui est entre les mains des Nations unies et de l'Union africaine».

Le président algérien saisira l’occasion de la tenue du 33e sommet de l’Union africaine pour faire étalage, devant ses pairs africains habitués à cette logorrhée qu’ils ne comprennent pas, de l’anti-marocanisme endémique de l’Algérie. Il souligne ainsi ce qu’il appelle le «caractère immuable de la position africaine en faveur de la juste cause sahraouie et du parachèvement du processus de décolonisation en Afrique loin de toute manœuvre de tergiversation et de la politique du statu quo.»

Ce mois-ci, lors d’une conférence de presse restreinte tenue le 2 mai, Tebboune affirmait que malgré les grandes difficultés financières actuelles en Algérie, il ne prêterait pas d’argent aux institutions de Bretton Woods, non pas pour éviter d'en répercuter le coût sur les générations futures, mais pour mieux… porter atteinte à l’intégrité territoriale de son voisin marocain. Deux jours plus tard, il affirmera à l’occasion du sommet virtuel des non-alignés que le Conseil de sécurité doit sortir une résolution mettant fin aux hostilités à travers le monde, et ce dans le seul objectif de citer le Sahara marocain.

Il faut dire que cette animosité à l’égard du Maroc est flagrante à travers l’implication de l’Algérie dans la genèse, l’évolution et la persistance du différend régional sur le Sahara marocain. Depuis plus de quatre décennies, la diplomatie algérienne, à laquelle d’énormes moyens financiers ont été attribués, a pour rôle primordial de mener des campagnes hostiles au Maroc. Quitte à ce que ces campagnes soient basées sur des faits imaginaires et mensongers. On se rappelle que, le 20 octobre 2017, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait déclaré dans un forum d’entrepreneurs algériens: le Maroc blanchit, via ses banques, l’argent du «haschisch» et la «Royal Air Maroc transporte autre chose que des passagers».

La neutralité positive de l’UA affole Alger

Mais l’animosité algérienne a atteint son summum lorsque le Maroc a décidé de reprendre sa place naturelle au sein de l’Union africaine. Affolée par cet acte de haute sagesse, qui donnera d’ailleurs rapidement ses fruits, l’Algérie avait mobilisé tous ses relais diplomatiques et sorti son chéquier pour s’y opposer farouchement.

Depuis le mois décembre, l’Algérie a été le seul pays parmi les 193 Etats membres des Nations unies qui a réagi avec hystérie à l’ouverture des consulats généraux au Sahara marocain. Deux membres de l’Union africaine ont goûté à l’animosité des Algériens à l’égard du Maroc. Pour avoir ouvert des consulats dans deux villes du Sahara marocain, la Fédération des Iles Comores et la Côte d’Ivoire ont subi l’agressivité algérienne, Moroni en se faisant traiter de tous les noms, et Abidjan en voyant l’ambassadeur algérien rappelé pour consultations.

En plus de l’armée de diplomates, un bataillon de journalistes de l’agence de presse algérienne (APS) n’a jamais cessé de nourrir des discours de haine envers le Maroc, usant même le plus souvent de désinformation et d’une propagande d’un autre âge. Son sujet de prédilection dans la rubrique de l’actualité internationale n’est autre que le Sahara marocain. Pour avoir une idée de cette fixation maladive, les statistiques du seul mois d’avril dernier, soit une période par excellence de confinement total, montrent que 60 dépêches de l’APS, soit une moyenne de deux dépêches par jour, ont été consacrées au Maroc. Des titres haineux coiffent ainsi des articles qui remettent en cause le statut juridique du Sahara marocain et de ses ressources naturelles, ou sont consacrés à des prisonniers marocains de droit commun, voire de Marocains bloqués à l’étranger à cause de la pandémie de coronavirus.

La liste des marques d’animosité de l’Algérie envers le Maroc est très longue. Que ce pays voisin fasse semblant aujourd’hui de s’émouvoir qu’un consul rappelle un poncif, cela prête bien à rire. Quant à «la violation grave des us et coutumes diplomatiques» à laquelle fait référence, ce jeudi, le communiqué du MAE algérien, le chef de la diplomatie algérienne devrait écrire cette phrase, à la manière d’un pensum, 100 fois par jour. Cela corrigera peut-être son département de l'hostilité maladive au Royaume du Maroc.

Par Mohammed Ould Boah
Le 14/05/2020 à 21h20