Voici de quelle manière Pedro Sánchez a coupé court à la coopération sécuritaire entre le Maroc et l’Espagne

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez.

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez. . DR

Citant les services secrets espagnols, le site d’investigation Ok Diario rapporte que le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a, en couvrant Brahim Ghali, «court-circuité» les bonnes relations entre les renseignements de son pays et ceux du Maroc. Et cela, au moment même où le risque terroriste en Espagne est élevé...

Le 25/05/2021 à 12h16

C’est le site d’investigation espagnol Ok Diario qui en tire cette conclusion, sans appel. Rien ne va plus entre les services de renseignement du Maroc et d’Espagne et ce, du fait de Pedro Sánchez, himself. Citant des sources des services secrets espagnols, Ok Diario avance que le président du gouvernement espagnol, a de facto littéralement «court-circuité» ces relations, en décidant de couvrir l'arrivée sur le sol espagnol, en toute illégalité et sous une fausse identité, de Brahim Ghali, le chef du Polisario, alors même qu'il fait l'objet devant la justice d'Espagne de plusieurs plaintes pour viol, faits de torture et crimes de guerre.

Ce blocage intervient alors qu'en Espagne, le niveau d'alerte terroriste est de «quatre renforcé» (sur une échelle de cinq), soit un risque proche de «très élevé». C’est le plus haut niveau jamais enregistré depuis juin 2015, indique le média.

La tension diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, provoquée par «le faux pas de La Moncloa [la résidence officielle de la présidence du gouvernement espagnol depuis 1977, Ndlr] avec le transfert dans un hôpital de Logroño du chef du Front Polisario» fait que les services de sécurité ibériques sont aujourd'hui les plus touchées par la rupture entamée des relations entre les deux pays, avertit Ok Diario, un site d'investigation reconnu. 

Le risque, indique ce même média, est que le black-out instauré de facto en matière d'échange d'informations sur les cellules jihadistes et leurs militants radicaux dure indéfiniment. «La sécurité de l'Espagne et de l'Europe en serait sérieusement affectée», explique à cet égard Ok Diario.

Du reste, l'ancien ministre espagnol de la Défense, et ex-responsable des services de renseignements, José Bono, ne s’y est pas trompé, quand il a déclaré le dimanche 23 mai dernier que «grâce au Royaume du Maroc, l'Espagne a pu arrêter de nombreux terroristes radicaux et, grâce au Maroc, nous avons pu éviter des attentats meurtriers». José Bono a aussi mis en garde contre toute attitude qui pourrait porter atteinte aux relations entre les deux pays.

Revenons 17 années en arrière, pour rappeler que c’est grâce à des informations émanant de la partie marocaine que les autorités espagnoles avaient pu démêler l'enquête sur l’attentat de Madrid, qui avait eu lieu le 11 mars 2004. Perpétré dans la gare de Madrid, Atocha, cet attentat meurtrier s'était soldé par un très lourd bilan de plus de 200 morts et de 1.900 blessés, suite à l’explosion de plusieurs bombes dans des cercanias (des trains de banlieue).

Il convient également de rappeler que le Maroc avait aussi été partie prenante aux enquêtes sur les attentats des 17 et 18 août 2017 en Catalogne, perpétrés au nom de Daech, au moyen de véhicules-béliers sur Las Ramblas, à Barcelone, mais aussi à Cambrils, qui avaient fait 70 morts.

Par Tarik Qattab
Le 25/05/2021 à 12h16