Zone extra-muros du Sahara marocain: violents déchirements intertribaux sur fond de trafic de drogue

Zone extra-muros du Sahara marocain: la mission d'observation de la Minurso est mise à rude épreuve par ces affrontements armés. 

Zone extra-muros du Sahara marocain: la mission d'observation de la Minurso est mise à rude épreuve par ces affrontements armés.  . DR

La région de Bir Tighissit, frontalière de la Mauritanie, a été le théâtre de violents affrontements entre des trafiquants de drogue issus de deux fractions de la même tribu Rguibat, en l’occurrence les Souaad et Labouihat. Détails.

Le 21/09/2019 à 10h28

Un violent affrontement armé a éclaté le 18 septembre courant dans la zone extra-muros du Sahara marocain, précisément dans la région frontalière de la Mauritanie, dite «Bir Tighissit».

Selon les sources de le360, cet affrontement, qui a opposé les deux fractions de la même tribu Rguibat, en l’occurrence Souaad et Labouihat, serait dû à l’enlèvement, le 16 courant à Bir Tighissit, d’un narcotrafiquant originaire de Labouihat dénommé Haddi Ould Bechari Ould Lahbib Ould Abderrahmane, alias «Haddi Ould Bouinina», par trois autres trafiquants de drogue de la fraction Souaad.

D’après les ravisseurs, «Haddi Ould Bouinina» leur aurait dérobé une quantité de drogue leur appartenant, dont la valeur serait estimée à 6 milliards de centimes algériens (soit l’équivalent de 3.500.000 DH environ).

Ce différend a dégénéré en violent affrontement armé entre deux groupes de trafiquants issus de ces deux fractions de la même tribu Rguibat, au cours duquel un originaire des Souaad a été blessé, alors que «Haddi Ould Bouinina» (Labouhat) a pu être libéré.

En guise de revanche, les Souaad, soutenus par leurs cousins de tribu, se sont lancés dans une chasse poursuite à l’encontre de leurs antagonistes dans la région de Mhiriz (connue comme étant un fief des Rguibat Labouihat en zone extra-muros), où ils ont endommagé des biens appartenant aux membres de cette dernière fraction, dont les lieux de commerce.

Pour leur part, les originaires de la fraction Labouihat installés à Mhiriz ont lancé des appels, via Whatsapp, à leurs cousins de tribu établis aux camps de Tindouf, pour leur demander de venir à leur rescousse. Une demande qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Près d’une soixantaine de véhicules tout terrain ont en effet quitté les camps, en fin d’après-midi du 18 septembre,à destination de cette zone. 

Un nouvel affrontement encore plus violent s'annonce à l'horizon dans cette région devenue, du fait de la compromission du front polisario et leurs mentors algériens, une zone de non-droit susceptible d'exploser à tout moment. 

Par Ziad Alami
Le 21/09/2019 à 10h28