À Sefrou, des tombes en surface, et non creusées: polémique dans la ville

Des tombes, en dur et en surface, font polémique à Sefrou.

Des tombes, en dur et en surface, font polémique à Sefrou. . DR

À Sefrou, on ne creuse plus de tombes, mais on construit des sarcophages en dur à la surface du sol. Cette drôle de "trouvaille" du conseil communal suscite bien des critiques. Explications.

Le 01/10/2020 à 14h17

Située à 28 km de Fès, Sefrou est l’une des plus anciennes villes du Maroc. Comme la plupart des petites villes, voire des grandes villes du Royaume, elle est aujourd'hui confrontée au problème de la saturation des cimetières.

A Sefrou, le conseil communal, selon des sources contactées par Le360, a commencé à construire des tombes, en dur et à la surface du sol, une solution provisoire au problème que pose la saturation du principal cimetière de la ville, dans le quartier Boudarham.

Et c’est à une levée générale de boucliers parmi les élus de l’opposition, comme auprès de la population locale, que les élus communaux sont confrontés. Contacté par Le360, Karim Chafik, élu de l’opposition, et coordinateur du groupe USFP, déclare ainsi que le président du conseil a autorisé la construction de ces tombes en dur, en exploitant les passages encore vides du cimetière. 

Cet édile ajoute que cette décision, qui a déjà pris effet, ne respecte pas la dignité des défunts, et pourrait mener à une catastrophe sanitaire, au cas où les dépouilles, dans leur processus naturel de décomposition, commenceraient à dégager des odeurs, par exemple.

Karim Chafik affirme que le conseil de la ville dispose de quatre hectares acquis et assainis par l’ancienne équipe communale, lesquels pourraient servir à installer un nouveau cimetière. L’opposition a réclamé l’intervention de l’autorité de tutelle, et demande à inscrire cette question à l’ordre du jour de la session de ce mois d’octobre.

Contacté par nos soins, Jamal Filali, maire de Sefrou, a refusé de commenter cette information dans un premier temps, affirmant n’être au courant de rien concernant ce sujet. Un peu plus tard, il a repris contact avec notre correspondant pour affirmer que de telles tombes étaient déjà construites ailleurs au Maroc, mais sans être en mesure d'en donner le moindre exemple précis. Affaire à suivre. 

Par Ahmed Echakoury
Le 01/10/2020 à 14h17