Addiction. La vérité sur la "drogue chinoise" au Maroc

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"La drogue chinoise, vendue dans les night clubs au Maroc", ne serait qu'une rumeur. Abdessamad Touhfi, coordinateur national de l'association Non aux drogues, alerte néanmoins sur le danger des autres psychotropes comme l'ecstasy qui se vend actuellement au prix de 10 dirhams à Casablanca.

Le 25/08/2018 à 16h30

Une affaire de drogue chinoise qui ferait des ravages au Maroc a eu l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux. Relayée par un quotidien arabophone, cette information évoque la vente de drogues par inhalation provenant de Chine. Des vapeurs de stupéfiants toxiques inhalées dans le but d’atteindre rapidement l’euphorie et consommées dans des récipients en plastique. Le prix? Entre 20 et 80 dirhams la dose.

Contacté par le360, Abdessamad Touhfi, coordinateur national de l’association "Non aux drogues", dément cette information et souligne que pour l’instant, les drogues qui font des ravages au Maroc sont surtout l’ecstasy, la cocaïne et l’héroïne.

"En cette période estivale, nous avons remarqué une explosion de la vente des comprimés d’ecstasy et dont les prix ont diminué de façon hallucinante", observe-t-il. Celui qui dirige avec les membres de son association plusieurs caravanes et ateliers de sensibilisation contre le danger des psychotropes et autres drogues, précise qu’avec l’arrivée des Marocains de l’étranger, la consommation de ces drogues explose. "Plusieurs MRE font dans le trafic et font écouler au Maroc leurs marchandises provenant d’Europe".

Ainsi, dans les quartiers populaires Derb Sultan, Hay Moulay Rachid, Hay Al Qods, à titre d’exemple, le prix des comprimés d’ecstasy avoisine les 10 à 15 dirhams alors qu’en période normale, cette drogue ne se vendait pas à moins de 50 dirhams.

Ce phénomène prend une ampleur préoccupante ces derniers temps, alerte Abdessamad Touhfi. "La drogue conduit à la violence. Plusieurs faits de société sont là pour le prouver. Le dernier en date, le viol et la séquestration d’une jeune fille à Fquih Ben Salah par une bande de jeunes drogués", pointe-t-il.

Abdessamad Touhfi précise qu’aujourdui, un phénomène grave se profile à l’horizon. Des enfants âgés de 13 à 14 ans se mettent à la drogue. Pour le coordinateur de l’association "Non aux drogues", un plan de lutte national s’impose d’urgence.

Par Qods Chabaa
Le 25/08/2018 à 16h30