Agression du présumé couple homosexuel: appel à l’abrogation de l’article 489

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Suite à l’agression de deux jeunes hommes à leur domicile à Beni Mellal et à la condamnation de l’une des victimes à la prison, plusieurs ONG montent au créneau. Elles appellent à sanctionner les agresseurs et à abroger l’article 489 du Code pénal.

Le 29/03/2016 à 10h58

"L'affaire" des deux jeunes hommes récemment agressés à leur domicile à Beni Mellal, accusés d'homosexualité et trainés devant la justice a déclenché une vague d'indignation. Dans un communiqué publié hier, plusieurs associations et ONG élèvent leurs voix pour dénoncer cet acte barbare et appeler à la libération de l’une des victimes.

"Les agresseurs n’ont fait objet d’aucune poursuite pénale tandis que le tribunal de première instance a émis un jugement de cinq mois de prison ferme pour motif d’homosexualité à l’encontre de l’un des deux jeunes agressés", précise le communiqué. tout en rappelant que "le traitement réservé à ce dossier par les autorités va à l’encontre des engagements du Maroc, en termes de respect des droits humains tant au plan international qu'en vertu des dispositions de la constitution de 2011".

“Garantir les libertés individuelles”Ainsi, les treize associations et ONG signataires, dont l’AMDH, l'ALCS, MALI, Adala, Bayt al-hikma... appellent à "la libération de la victime de cette agression", à "l’ouverture d’une enquête et la poursuite pénale des agresseurs ainsi que celui et/ou celle qui a diffusé la vidéo révélant publiquement l’identité des jeunes".Elles saisissent également cette occasion pour réitérer leur appel à l’abrogation de l’article 489 du Code pénal afin de "garantir et de protéger les libertés individuelles et la vie privée des citoyennes et des citoyens".

Cette nouvelle affaire intervient après l'agression contre le supposé homosexuel survenue en juin 2015 à Fès, violemment lynché et humilié dans la rue. Ses agresseurs avaient écopé de 4 mois de prison ferme. Un autre jeune homme, prétendu travesti avait été sauvagement agressé à Casablanca par un groupe d'individus et forcé à se déshabiller, en septembre dernier. L'ensemble de ces actes barbares ont été filmés et largement partagés sur les réseaux. 

Par Rania Laabid
Le 29/03/2016 à 10h58