Après la «grande évasion», le tourisme interne revient à la case banqueroute

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Revue de presseKiosque360. Agadir et sa région, qui avaient pourtant bien démarré la saison estivale, se retrouvent désormais dans l’incertitude. Pourtant la ville, peu touchée par la pandémie, allait devenir la destination touristique de l’année. Au Nord, la saison est définitivement compromise. Explications.

Le 29/07/2020 à 19h59

Autant les perspectives s’annonçaient réjouissantes pour le tourisme, avec l'allègement des mesures de l'état d'urgence, autant le choc a été brutal avec la décision, prise dimanche dernier, de fermer les accès de huit villes du Royaume. Pourtant certaines destinations, comme dans le Souss, avaient déjà entamé la saison sous d’heureux auspices, explique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition datée du 30 juillet au 2 août.

Les clients étaient au rendez-vous aussi bien à Agadir que dans les localités avoisinantes, Taghazout dans le Nord et, dans le Sud, Tifnit, Sidi Rbat et même plus au Sud à Aglou et Sidi Ifni. La destination affichait même complet au début du mois de juillet, dans la limite, bien sûr, des taux d’occupation édictés par les autorités. Les hôteliers, propriétaires de maisons de location ou encore les aubergistes ont même dû refuser du monde, faute de places. 

Il est évident qu'avec ce démarrage, la région du Souss était en passe de devenir LA destination touristique de l’année. Elle figure d'ailleurs parmi les régions les moins touchées par la progression du coronavirus. Et cela a beaucoup joué dans le choix des Marocains quant à la destination de leurs vacances. Toutefois, la dernière décision du gouvernement de fermer les principales villes émettrices du tourisme interne a fait l'effet d'une douche froide pour tout le monde. Les estivants ont plié bagage dans la précipitation, écourtant leur séjour. D'autres, moins nombreux, se sont accommodé avec la nouvelle situation et ont décidé de passer l’Aïd sur place.

Pour les opérateurs locaux, la saison est manifestement compromise. Les efforts auxquels ils avaient consentis, soit des réductions allant jusqu'à 50%, auront finalement été vains. La campagne publicitaire de promotion du tourisme interne, vantant les atouts de la région, entamée il y a quelques semaines, et les efforts d’aménagement entrepris par les autorités locales n’auront finalement pas, non plus, servi à grand-chose. Cependant, souligne Al Ahdath Al Maghribia, si les hôteliers et autres opérateurs touristiques ne peuvent plus compter sur les clients des régions du Nord, ils peuvent toujours espérer sauver la saison en misant sur ceux des régions du Sud.

La situation n'est pas du tout la même en ce qui concerne les côtes au Nord du pays. Là, tout avait pourtant été mis en place pour accueillir les touspremiers estivants qui pensaient profiter de la semaine de l’avant-l’Aïd, à des prix relativement abordables, afin de changer d'air après trois mois de confinement. Mais à peine les premiers clients installés, voilà que tombe, comme un couperet, cette décision des ministères de l’Intérieur et de la Santé. Les touristes ont donc plié bagage contraints, et toute la côte tétouanaise est de nouveau retombée dans la morosité qu'elle connaît lors de la saison hivernale, souligne le quotidien. Quant aux restaurateurs, aux hôteliers, aux cafetiers, aux propriétaires d’appartements meublés à louer aux estivants, ils se dirigent manifestement vers la banqueroute.

Les autorités locales ont certes bien tenté de sauver ce qui pouvait encore l’être, mais la saison est d'ores et déjà très compromise. Il a été décidé, en effet, de permettre aux habitants de la ville de Tétouan de se déplacer librement pour se rendre dans les localités avoisinantes: Cabo Negro, Mdieq et Fnideq. Toutefois, estime Al Ahdath Al Maghribia, cette décision, pour louable qu'elle est, ne pourra finalement pas permettre aux opérateurs touristiques locaux de rentrer dans leurs frais.

Par Amyne Asmlal
Le 29/07/2020 à 19h59