Arnaque immobilière: une «affaire Bab Darna» éclate à El Jadida

C’est une «affaire Bab Darna» bis qui vient de secouer la ville d’El Jadida. En effet, plusieurs victimes d'une arnaque immobilière viennent de saisir la justice, après avoir réservé des lots de terrain dans un lotissement qui n’existe pas, rapporte Assabah dans son numéro du lundi 10 janvier. Le quotidien explique que plusieurs victimes présumées ont récemment été entendues par la police d’El Jadida, suite aux plaintes déposées auprès du procureur du roi de la même ville. Toutes auraient signé des documents de réservation d’un bien immobilier dans le bureau d’un notaire connu de la ville, alors que ce bien n’existe pas.

La même source ajoute que, suite aux déclarations des victimes présumées, la brigade provinciale de la police judiciaire a convoqué, en fin de semaine dernière, le gérant de la société immobilière pointé du doigt dans cette affaire. Il est accusé d’avoir arnaqué ces personnes en percevant des sommes d’argent conséquentes, en contrepartie de la réservation de lots de terrain dont il ne dispose pas réellement.

Après avoir été confronté à ces accusations ainsi qu’à ses victimes, ajoute Assabah, le principal accusé a finalement reconnu les faits. Il a alors été placé en garde à vue suite aux directives du ministère public, en attendant la finalisation de l’enquête.

Les premières déclarations des victimes donnent déjà le ton de ce qui s’est passé. Elles affirment, dans leurs plaintes, avoir signé des contrats pour la réservation de lots de terrains commercialisés par le promoteur immobilier. Mais, rapidement, ces clients ont été surpris de découvrir que le foncier en question n’était pas réellement la propriété du promoteur au moment de la signature des contrats. Pourtant, ce dernier n’a eu cesse de rassurer ses victimes à chaque fois que celles-ci tentaient de se renseigner sur l’avancement du projet où elles avaient réservé leurs lots. Sa réponse a toujours été que le projet avançait bien et que la livraison des lots allait bientôt avoir lieu. Dans certains cas, peut-on lire dans le récit d’Assabah, le promoteur profitait de ces échanges pour solliciter d’autres paiements de la part des clients.

Au final, des années se sont écoulées sans que les clients, dont certains ont signé leurs contrats en 2017 déjà, ne soient livrés. Interpellés par tout ce retard, certains ont alors tenté de se renseigner pour découvrir, non sans surprise, que le promoteur n'était pas le propriétaire du terrain qu'il affirmait vouloir aménager en lots. Ledit terrain appartient à de tierces personnes avec lesquelles il n’aurait aucun lien. C’est ainsi que l’arnaque a été découverte et que les plaintes ont été déposées.

Reste maintenant à savoir combien de personnes, en plus du principal accusé, sont impliquées dans cette affaire qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Bab Darna. Une affaire qui a défrayé la chronique à Casablanca ces dernières années.