Assurance maladie obligatoire: les causes du mouvement de grève, le 20 janvier, de 6.000 médecins du privé

Mohamed Zidouh, chirurgien, est le vice-président de l'Association nationale des cliniques privées du Maroc. 

Mohamed Zidouh, chirurgien, est le vice-président de l'Association nationale des cliniques privées du Maroc.  . Brahim Mousaaid / Le360 (photomontage)

Le 16/01/2022 à 14h41

VidéoPrès de 6.000 médecins exerçant dans le privé au Maroc maintiennent leur grève générale qui avait été décidée pour le 20 janvier prochain. Ils réclament au gouvernement de réduire le taux de leurs cotisations à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Explications.

Mohamed Zidouh, vice-président de l’Association nationale des cliniques privées du Maroc, l'un des syndicats représentatifs des médecins du privé, dénonce les principales dispositions du décret 2-21-290 ayant trait à la généralisation de la protection sociale pour cette catégorie du corps médical marocain.

Selon ce chirurgien, qui est aussi un conseiller de la deuxième Chambre du Parlement, élu de l’Istiqlal, «la quote-part des médecins privés pour pouvoir bénéficier d’une couverture sociale est très élevée et disproportionnée par rapport à celles d'autres catégories professionnelles, comme les avocats, les architectes, les notaires, les pharmaciens, les ingénieurs, etc».

Pour Mohamed Zidouh, «les médecins libéraux veulent ramener à la baisse la cotisation à l’AMO, prévue sur la base d'un revenu forfaitaire équivalent à 4 fois le Smig pour les médecins généralistes et à 5,5 fois le Smig pour les médecins spécialistes. Le secteur de la médecine privée réclame une réduction de cette cotisation à 3 fois le Smig».

Le vice-président de l’Association des cliniques privées réfute par ailleurs des assertions qui ont pu être formulées, selon lesquelles «les médecins libéraux sont à l’abri de soucis financiers, ce qui leur offre la possibilité de pouvoir honorer une cotisation basée sur un revenu correspondant à 5 fois le Smig».

«C’est faux», martèle-t-il, «il existe des médecins généralistes, à l’instar d’une part des avocats et des architectes, qui ont des difficultés financières dans l’exercice de leur métier».

«Nous réclamons depuis plusieurs semaines, et sans succès, l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement», regrette ce chirurgien, qui précise aussi que la grève du 20 janvier devrait se traduire par un arrêt de «toutes les activités et prestations médicales de la profession, sauf les urgences dans les cliniques».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 16/01/2022 à 14h41