Café «La Crème»: les victimes réclament plus de 13 millions de dirhams

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Revue de presseKiosque360. La famille de la première victime réclame une indemnité de 11 millions de dirhams, la défense des deux autres victimes a fixé le montant des dommages et intérêts à un total de 2,2 millions de dirhams.

Le 03/07/2019 à 21h12

Le procès des auteurs de la fusillade du café «La Crème» à Marrakech se poursuit. La dernière audience, qui eu lieu mardi 2 juillet, a été consacrée aux plaidoiries de la partie civile. La défense des victimes et leurs familles réclame ainsi, documents comptables à l’appui, des dommages et intérêts de l’ordre de 13,2 millions de dirhams, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 4 juillet.

Dans les faits, explique le journal, l’avocat du jeune médecin interne, Hamza Chaib, première victime, atteint d’un balle mortelle dans la tête, exige un dédommagement de 11 millions de dirhams au bénéfice de la famille du défunt. La défense de son amie, Fatmia Zahra Al Karmani, grièvement blessée dans cet incident, a fixé le montant des indemnités à 1,2 million de dirhams. Quant à la troisième victime, Mehdi Mestari, atteint d’une balle dans la cuisse, sa défense réclame un million de dirhams de dommages et intérêts.

Après les plaidoyers des avocats de la défense, le représentant de l’Etat marocain est intervenu pour préciser qu’il ne s’agit nullement d’un attentat terroriste, mais d’un acte criminel. C’est, en réalité, une affaire de drogue et de règlement de compte entre les trafiquants de stupéfiant à l’échelle internationale, poursuit le représentant de l’agent judiciaire du Royaume. De ce fait, conclut-il, l’Etat marocain n’est pas tenu de verser une quelconque réparation matérielle aux victimes. C’est aux auteurs du crime en question qu’il faut réclamer des indemnités.

Pour sa part, rapporte Al Ahdath Al Maghribia, le représentant du ministère du public a demandé, dans son réquisitoire, que les mis en cause soient reconnus coupables des faits retenus contre eux et condamnés selon les dispositions pénales relatives à leur crime. Cette affaire, rappelle le quotidien, est la conséquence d’une lutte entre deux clans rivaux basés en Hollande. Le chef de l’un d’entre eux a mis à prix la tête de son rival, leader de l’autre clan, qui est d’ailleurs le propriétaire du café «La Crème». Il a donc lancé des tueurs à gage à ses trousses, tout en promettant une récompense de dix millions d’euros à celui qui l’aura liquidé. L’opération, poursuit le journal, a été préparée à la manière des réseaux mafieux professionnels, avec toute la logistique nécessaire, véhicules de transport, cachettes et armes. Mais la cible a été ratée, et un jeune homme a perdu la vie et deux autres personnes blessées.

L’affaire, rappelons-le, remontre au 2 novembre 2017, quand deux ressortissants néerlandais, originaires de la République dominicaine et du Suriname, qui étaient à bord d’une moto de grosse cylindrée, avaient ouvert le feu en direction du café en question. Les investigations menées par la police judiciaire de Marrakech, en coordination avec les services de la DGST, avaient abouti à l’arrestation des deux ressortissants hollandais poursuivis, actuellement, pour leur implication dans l’exécution de ce meurtre avec préméditation et pour tentative de meurtre. Au total, au moins seize personnes sont poursuivies dans cette affaire. L’une d’elle, un jeune de 33 ans, vient d’être extradée d’Espagne, où il purgeait une peine de prison pour trafic de drogue, et a été remis aux autorités marocaines.

Par Amyne Asmlal
Le 03/07/2019 à 21h12