Cafés et restaurants: 400.000 salariés laissés pour compte

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Revue de presseKiosque360. La majorité des employés de cafés, restaurants et boulangeries au Maroc sont privés de leurs droits médico-sociaux. Ils sont plus de 600.000 à travailler quasiment dans le noir sans aucun document, en subissant de fortes pressions qui poussent certains d’entre eux au suicide.

Le 07/08/2019 à 21h25

Le syndicat des employés de cafés, restaurants et boulangeries a indiqué que plus de 600.000 travailleurs dans ce secteur sont privés de leurs droits médico-sociaux et que seuls 200.000 sont déclarés aux différentes caisses sociales. Le syndicat a appelé les responsables à appliquer la loi et les dispositions du code du travail, notamment celles relatives à la déclaration à la CNSS et à la couverture médicale et sociale de cette catégorie de travailleurs.

Dans une lettre adressée au directeur de la CNSS, le syndicat réclame plus de contrôle et la prise de sanctions contre les contrevenants pour mettre fin à cette exploitation abominable: «La majorité des employés des cafés, restaurants et boulangeries au Maroc ne sont pas enregistrés auprès d’une caisse sociale et ne bénéficient d’aucune couverture sociale et sanitaire. Leur nombre dépasse les 600.000 travailleurs et travailleuses et seuls moins de 200.000 sont déclarés à la Caisse».

La lettre appelle à lever cette injustice pour cette classe sociale fragile qui est victime de plusieurs exactions en matière de durée du travail et de salaires déclarés. Pis encore, ajoute le même document, tous ces employés ne disposent d’aucun «document qui prouve qu’ils exercent leur travail, indique le montant de leurs salaires ou la durée de leur travail».

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 8 août, que la majorité de ces employés sont incapables de déposer des plaintes individuelles de peur d’être révoqués par leurs employeurs. La même source fait part de l’existence d’une «crise sociale grave» qui mine cette catégorie de travailleurs à cause de la non-application de la loi qui les expose à des «pressions financières, sociales et professionnelles». A tel point que ces pressions ont «poussé certains d’entre eux au suicide, comme ce fut le cas du serveur d'un café de Marrakech qui s’est immolé, ainsi que de la tentative de suicide d’un autre employé qui, à El Jadida, s’est jeté du haut d’un immeuble».

Le syndicat a appelé les responsables concernés à intervenir rapidement pour appliquer la loi et faire bénéficier les travailleurs de ces secteurs de tous leurs droits. La même source a demandé aux responsables de la CNSS d’accomplir leur devoir en multipliant les campagnes de contrôle dans les cafés et les restaurants, pour contraindre les employeurs à respecter la loi et à accorder à leurs employés tous leurs droits sociaux.

Par Hassan Benadad
Le 07/08/2019 à 21h25