Carrières de sable: Amara met fin à l’abus des exploitants

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Revue de presseKiosque360. Amara met fin aux activités de Drapor à Mehdia, après 16 années d’exploitation de sable de dragage dans cette zone. Cette décision fait suite à un rapport inquiétant sur les retombées économiques et écologiques des activités de la société.

Le 14/03/2018 à 21h21

Les exploitants de carrières de sable font de nouveau parler d’eux. Un rapport catastrophique concernant cette activité a, en effet, été remis récemment au ministre de l’Equipement, Abdelkader Amara, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 15 mars. Le ministre a aussitôt formé une commission restreinte pour plancher sur la question et soumettre un rapport complémentaire.

Cette commission s'intéresserait particulièrement aux retombées environnementales sur certaines plages souffrant d’exploitation abusive des carrières de sable. Elle a d'aillleurs remis au ministre ses conclusions, qui se sont révélées très inquiétantes. En effet, la commission a constaté que les sociétés prélevaient des volumes beaucoup plus importants que ne le permet le cahier des charges. De même, les exploitants des carrières ne procèdent pas au lavage du sable qui, de par sa forte teneur en sel, constitue un danger pour les constructions. En outre, au lieu de procéder à un dragage en profondeur pour permettre l’amarrage facile des bateaux, notamment à Mehdia, près de Kénitra, ces sociétés prélèvent le sable de surface.En conséquence, note le journal, le port reste toujours inaccessible pour la plupart des bateaux et le niveau de la mer a reculé de plus d’un mètre au niveau de la plage. Les écologistes parlent désormais de «phénomène de Mehdia». Le ministre Abdelkader Amara, quant à lui, a décidé de mettre fin aux activités de la société Drapor, l’une des plus importantes sociétés du secteur.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, qui évoque également ce sujet dans son édition du 15 mars, le ministre a de même décidé de ne plus renouveler son permis d’extraction et d’exploitation de sable de dragage à cette société. La décision du ministre s’appuie sur l’article 20 de la nouvelle loi 27.13 relative à l’exploitation des carrières et interdisant le dragage du sable à moins de 20 mètres de profondeur. Par ailleurs, le ministre a imputé la responsabilité de cette situation à l’Agence nationale des ports, l'ANP, chargée d’assurer l’entretien et la gestion des ports, notamment le dragage des sables au niveau de leur entrée.

Abdelkader Amara a, suite à cette décision, annulé de facto une série d’appels d’offres relatifs au dragage des sables au niveau de quatre autres sites, soit Taheddart, près de Tanger, les deux stations de Casablanca et Ras El Mae, ainsi que Ras R’mel dans la région d’Essaouira. Ces appels d’offres avaient été lancés par son prédécesseur, après plus d’une année et demie d'hésitation. Il faut dire, note le journal, que ce domaine est très sensible en raison, notamment, des risques environnementaux. Les associations de protection de l’environnement ne cessent d'ailleurs de dénoncer les effets de cette activité sur l’écosystème et la faune marine.

Par Amyne Asmlal
Le 14/03/2018 à 21h21