Casablanca: 15 policiers poursuivis pour torture

Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. L’affaire de torture à mort d’un jeune détenu dans un commissariat continue de faire tomber des têtes. Six nouveaux policiers viennent à leur tour d’être arrêtés et risquent la perpétuité.

Le 05/11/2015 à 09h02

La liste des personnes impliquées dans la torture à mort d’un jeune détenu à Casablanca s’élargit. Pas moins de quinze policiers sont désormais poursuivis dans le cadre de cette affaire dont huit ont été placés en détention provisoire et sept autres poursuivis en état de liberté. Selon “Assabah” qui rapporte l’information dans sa Une du 5 novembre, six nouveaux policiers viennent d’être inculpés.

Après le transfert du premier groupe d’accusés (neuf agents) devant le juge d’instruction, l’enquête a révélé l’implication de six autres agents de police. D’après les investigations de la police judiciaire, les nouveaux accusés étaient présents au centre de détention lors de l’opération de torture et y ont même pris part à des degrés différents. Du coup, ils seront à leur tour poursuivis pour «torture d’une personne avec recours à la violence ayant causé la mort».

Par ailleurs, le quotidien révèle qu’une autre enquête a été ouverte sur instruction du procureur général de Casablanca pour une nouvelle affaire de torture. La victime est en détention au centre d’Oukacha et accuse la police de l’avoir brutalisé pour lui extorquer des aveux. Les enquêteurs ont écouté les deux parties, le plaignant et l’officier de police mis en cause, conformément à la procédure en vigueur.

Selon le journal, le “détenu-plaignant” apporte pour preuve les contradictions entre le PV d’arrestation et celui d’audition, ainsi que les photos qui ont été prises au moment de son emprisonnement. Il en ressort que le PV d’arrestation atteste que le détenu s’est présenté à la police de son propre gré et sans aucune résistance. Alors que le PV d’audition, rédigé un jour après, présente une autre version. L’officier de police qui a rédigé le procès y affirme que le prévenu a fait montre de résistance avant de se livrer à la police. Le détenu se serait alors blessé grièvement en butant sur les chaises du poste. 

Pour clarifier les choses, la police judiciaire de la wilaya s’est saisie de l’affaire et devrait rendre son rapport au procureur du roi dans les jours qui viennent.

Par Ahmed Adoua
Le 05/11/2015 à 09h02