Casablanca: des conseillers communaux à l’origine de la pénurie d’insuline

Seringues d'insuline. Le diabète de type 2, également appelé diabète non insuline-dépendant (DNID) ou diabète gras, touche essentiellement les personnes de plus de 40 ans.

Seringues d'insuline. Le diabète de type 2, également appelé diabète non insuline-dépendant (DNID) ou diabète gras, touche essentiellement les personnes de plus de 40 ans. . DR

Revue de presseKiosque360. La pénurie d’insuline que connaissent, ces jours-ci, différents dispensaires des arrondissements de Casablanca, serait le fait de certains membres de conseils communaux. Ils puisaient d’importantes quantités dans les stocks en vue de… soigner leur base électorale.

Le 11/04/2018 à 23h06

C’est lors d’une récente réunion du Conseil de la ville de Casablanca que le pot aux roses a été découvert. Des conseillers relevant de certains arrondissements de la capitale économique sont accusés de voler d’importantes quantités d’insuline subventionnée par le budget communal, en vue de les utiliser à des fins de campagne électorale prématurée.

Selon des informations rapportées par le quotidien Assabah de ce jeudi 12 avril, les adjoints des présidents des arrondissements, en général chargé des centres de santé relevant de leur territoire, ont été choqués d’apprendre que certains conseillers embarquaient d’importantes quantités d’injections d’insuline et les distribuaient à leur clientèle électorale. Une distribution qui se fait soit directement, soit à travers des associations proches de ces élus. Cette situation a eu de graves répercussions sur les diabétiques nécessiteux qui venaient régulièrement s’approvisionner à bas prix aux centres de santé et qui, finalement, se sont retrouvés obligés de payer le prix fort dans les pharmacies, de crainte de voir s’aggraver leur maladie déjà chronique.

Le journal rappelle que d’importantes quantités d’insuline sont commandées chaque année par le Conseil de la ville de Casablanca, à travers un appel d’offre à hauteur de 15 millions de dirhams. Or, certains conseillers appartenant à différentes chapelles politiques, et dont les noms circulent actuellement, en ont fait un fonds de commerce électoral, en mettant indûment la main sur une partie des stocks, créant ainsi une pénurie de ce médicament indispensable aux «malades du sucre».

Même si le Conseil de la ville vient d’avaliser, il y a tout juste quelques jours, un nouvel appel d’offre sur le budget communal de 2018 pour se fournir en insuline subventionnée, il n’en reste pas moins que des contrôles stricts s’imposent pour que ce médicament puisse parvenir à ses véritables destinataires.

Par Mohammed Ould Boah
Le 11/04/2018 à 23h06