Casablanca: le «livre blanc» d’une réalité sombre

DR

Revue de presseKiosque360. Le mouvement «Wlad Derb» vient d’élaborer, avec la contribution des citoyens de la ville, un «livre blanc» sur Casablanca qu’il vient de remettre aux décideurs. En voici les grandes lignes.

Le 20/09/2019 à 22h10

Dans un «livre blanc» qu’il vient d’adresser aux décideurs et élus de Casablanca, le mouvement «Wlad Derb» pointe les principaux maux de la ville. Entre le transport, l’assainissement solide et liquide, la pollution et le dossier des personnes à besoins spécifiques, la ville croule sous les problèmes et les dysfonctionnements. Ce sont les conclusions de ce «livre blanc» réalisé avec la contribution des citoyens, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 21 et 22 septembre.

En évoquant la problématique de la gestion des déchets solides, le mouvement pointe la situation problématique de la décharge de Médiouna. Ce site qui constitue une véritable bombe écologique, mais aussi une source de nuisance, à cause des odeurs, pour les riverains et une bonne partie des habitants de la ville, interpelle aujourd’hui plus que jamais les décideurs.

Ce n’est malheureusement pas le seul dossier, dans ce registre, qui appelle l’attention des élus et décideurs de la ville. Casablanca est, en effet, la ville la plus polluée du Royaume, relève le quotidien citant ce document. Et cela non seulement à cause de son extension démographique, mais aussi pour son caractère industriel.

La pollution industrielle dans la ville est, note le quotidien, l’aspect de ce dossier qui préoccupe le plus les écologistes, mais aussi, d’une manière générale, les habitants. Pourtant, ce type de pollution n’est pas encore entièrement appréhendé de façon scientifique. Il n’existe toujours pas d’études sérieuses probantes, d’autant que le domaine souffre d’un vide juridique.

Sur le volet environnement, le document fait état également de fuites dans les réseaux d’assainissement en raison d’obstruction des canalisations. Des eaux qui s’infiltrent dans la nappe phréatique quand elles ne s’accumulent pas à ciel ouvert dans les rues ou quand elles ne sont pas rejetées en mer. Dans tous les cas, ces fuites entrainent des maladies de peau et d’autres infections et pourraient être à l’origine de graves maladies contagieuses comme le choléra.

Entre autres maux de Casablanca, la ville souffre de l’habitat anarchique. La pression démographique, la spéculation immobilière et l’absence de document d’urbanisme, estime le quotidien citant ce livre blanc, sont notamment des facteurs qui ont contribué à la prolifération de ce fléau. L’habitat anarchique contribue également, en raison de l’absence des réseaux d’assainissement, à la pollution de la ville et au risque de prolifération des maladies déjà citées.

Par ailleurs, et c’est une problématique dont les habitants de la ville ne manqueront pas de ressentir les effets dans les jours à venir, la situation du transport urbain est plus que préoccupante. La ville connaît une véritable crise du transport. Pourtant, dans la ville, on peut trouver tous les moyens possibles et imaginables pour se déplacer. Mais le problème subsiste est, pire encore, il est appelé à s’accentuer.

Ce «livre blanc» s’est également intéressé à la situation des personnes à besoins spécifiques. Les responsables de la ville n’ont, pour ainsi dire, pratiquement rien prévu pour cette catégorie de la population. Fautes d’accès et passages aux normes réservés, par exemple, aux personnes à mobilité réduite dans les espaces publics, ces personnes sont privées de leur droit à une vie normale dans cette ville. Casablanca n’offre pas, non plus, de moyens aux autres catégories de personnes à besoins spécifiques pour pratiquer leur vie au quotidien, conclut le quotidien.

Par Amyne Asmlal
Le 20/09/2019 à 22h10